VII/ La Mouvance Dé-cérébralisante et l'education
Nous savons que c'est par l'éducation que se fabriquent les sociétés et les civilisations, sans elle il n'y aurait pas d'Humanité.
"Après le pain, l'éducation est la première nécessité du peuple…" (disait Georges Danton.)
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C'est pourquoi tout projet politique sérieux a pour base un projet éducatif.
Mais, en disant éducation, sommes-nous sûrs de parler de la même "chose" ?
Eduquer, en indo-européen, se disait deuk, duk Ù conduire.
En latin, éduquer, ducere, conduire est devenu e-ducere Ù conduire au dehors.
Au XVIème siècle en France, éduquer c'était alléger, de l'indo-européen legh Ù léger, rendre léger, sortir de la lourdeur animale, aussi ce qui rend léger, le levain, l'élève.
Cet "éduquer" qui allège, élève, était encore utilisé dans les années 1970.
D'après le Quillet 1958 et Le Robert 1984; "éduquer", c'est monter les gradins.
En 1992, le dictionnaire de psychologie (Larousse) dit: "éduquer, art de développer les qualités morales, intellectuelles, artistiques et physiques que l'enfant possède à l'état potentiel"
Maintenant a disparu éduquer = conduire au dehors… éduquer = monter les marches, s'élever, plus de sortie et de rencontre de l'autre... il faut s'augmenter, s'épanouir. ce qui peut paraître restrictif, JE suis déjà, JE ne pourrai devenir autre ?
Pour mieux situer les propositions de l'éducation des Mouvements-Aux-Cent-Noms, regardons les vastes courants de pensée qui ont influencé l'éducatif.
Parmi les passionnés de la pro-gression humaine, la marche incessante de l'homo-sapiens, écoutons les réponses de ceux qui ont construit un éducatif solide et cohérent, et qui furent à la base de diverses Méthodes Pédagogiques.
Alfred ADLER, médecin, et psychologue autrichien, (1870-1937), qui enseigna d'abord à Vienne (où il créa la médecine scolaire), puis dans différentes capitales d'Europe, enfin à Washington où il accepta de partir pour étendre son enseignement.
Parmi ses ouvrages, le plus important parait être à notre époque : "Le Sens de la Vie"
Adler, avec Lamarck affirme que la force créatrice est ancrée dans tout ce qui est vivant pour un but de perfection. avec Darwin, il constate l'adaptation incessante à la complexification, qui amène au rejet de ce qui ne peut s'adapter. (thème très moderne)
"La vie est partie d'une cellule infime et nous sommes dans l'obligation d'aller vers cette adaptation active, sans fin, dans une relation favorable au Cosmos. Dans toute l'histoire de l'humanité, on ne trouve pas de sujet isolé. Le développement de cette humanité n'a été possible que parce qu'elle était une collectivité et parce que dans sa recherche de la perfection, elle a aspiré à devenir une société idéale. Adler répétait souvent :
"Le sens de la vie c'est le sens social, c'est un constat, pas une hypothèse… Eduquer, c'est aider à faire grandir le sens de la vie."
"Cette préparation bonne ou mauvaise commence dès le premier jour de la vie de l'enfant. Tous les problèmes de la vie humaine exigent une aptitude, une préparation à la collaboration. Toutes les erreurs de l'enfance et de l'âge adulte, tous les traits de caractère défectueux dans la famille, l'école, dans la vie, dans nos relations avec les autres, dans la profession et dans l'amour ont leur origine dans un manque de sentiment social.
Les nombreux pédagogues inspirés par Adler ne parlent pas plus clairement !
Après une longue période dans le social, le pédagogique en était sorti pour entrer dans le psychologique. Ce fut l'époque freudienne des frustrations, des complexes, des petits et gros oedipes !… Mais en fin de notre 2ème millénaire, nombre d'observateurs et praticiens de l'éducatif, re-découvrent le sens social.
Pour Adler, le bébé dès sa naissance, est un collaborant- apprenti.
"Si on soustrait l'enfant à la nécessité d'aider les autres ou de coopérer avec eux, si on l'accable de caresses et de tendresse, agit pense et parle constamment pour lui, paralysant en lui toute possibilité de développement, on l'habitue à un monde imaginaire tout différent du nôtre et dans lequel il ne pourra pas s'adapter harmonieusement.
Très vite l'enfant va se considérer comme étant toujours au centre des événements et va trouver hostile toute autre situation.
Dire "on verra quand il sera plus grand" c'est une erreur qui trompe l'enfant.
"Il est impossible de trouver le bonheur en dehors du sens de la vie, du sens social."
Comment nous arrive ce sens social ? "par notre sentiment d'infériorité... ... qui nous pousse vers une situation plus haute, vers la sécurité et vers la conquête.
Ce mouvement, il ne faut pas le considérer comme devant conduire à la mort -comme le pense le freudisme- mais au contraire orienté pour acquérir la maîtrise du monde."
Adler eut maintes occasions d'exprimer publiquement ses critiques à Freud, faisant partie du même cercle de psychologie. Adler ne critiquait pas sa théorie de l'inconscient, puisque depuis 1868 elle avait été magistralement clarifiée par Edouard von Hartmann (La Psychologie de l'Inconscient), mais d'en avoir fait une doctrine, une Eglise totalement fermée à la recherche scientifique.
"Ne confondez pas disait-il le sentiment d'infériorité avec le complexe d'infériorité, qui comme le complexe de supériorité sont des maladies, des manifestations permanentes et morbides d'une fixation sur soi-même que l'on peut soigner."
(cette affirmation audacieuse a dû bouleverser nombre de thérapies de nos divers complexes ? ! )
Ivan ILLICH, sociologue, dont l'ouvrage le plus lu et le plus critiqué "Une société sans école" (1967) inspire toujours les chercheurs en pédagogie. Tous ses ouvrages sont "éduquants" car Illich propose une société où tout serait école, éducation, l'homo-sapiens, n'ayant pas la possibilité de rester immobile, il avance ou régresse. Combien d'adultes pensent qu'après les diplômes ils ne sont plus dans l'obligation d'apprendre ?
Ivan ILLICH fait bien d'autres propositions (ou provocations ? ! santé, transports...) les humains ont ensemble tout à inventer, et aussi le mot convivialite.
Illich ne fait pas qu'écrire, il crée aussi des expériences éducatives au Mexique.
Albert JACQUARD, est économiste, puis il entreprend des études de génétique, il dirige maintenant le service génétique de l'INED, il enseigne à Paris et à Genève.
Ses ouvrages nombreux, sont clairs, ils s'adressent à nous tous, et ils sont précieux à ceux qui cherchent un sens à la vie. (voici extrait "d'Inventer l'Homme")
"Pour devenir un homme il faut payer le prix ; ce prix est la rude contrainte à exercer sur notre propre cerveau pour l'empêcher de s'engourdir, pour le rendre de plus en plus agile, pour l'enrichir de questions toujours mieux formulées, et de quelques réponses….
"Vers quelle humanité voulons-nous nous diriger ? ''Educere'' conduire un enfant hors de lui-même, l'inciter à s'auto-construire, lui en donner les moyens, n'est-ce pas le rôle premier de toute société ?" Pour lui, rencontrer l'autre est primordial et il poursuit :
"Peu à peu, on a transformé ce rôle en un apport de savoirs, de nourriture.
L'enfant est gavé pour qu'il en sache plus que les autres, qu'il soit compétitif, qu'il devienne un gagnant, qu'il fasse des autres des perdants." ( C'est la guerre dans l'école ? ! )
"Au lieu de favoriser les personnalités contrastées, on s'efforce de produire en série des individus conformes aux normes. "L'école sert le plus souvent à insérer chacun dans une voie où il répète docilement les réponses trouvées depuis longtemps par d'autres à des questions qu'il ne se pose pas, puis on vérifie qu'il a retenu ces réponses, qu'il est capable de les utiliser, qu'il est efficace; on le note, on le classe, on l'oriente, on le sélectionne. La spécificité d'un être humain est l'importance de son pouvoir d'auto-création. L'important, c'est d'inventer l'homme."
("Inventer l'Homme" titre d'un de ses ouvrages où il "chante" sa confiance, son admiration de l'Humain.)
Michel SERRES, philosophe, historien des sciences, enseignant aux USA, académicien... un autre remueur d'idées toutes faites, qui aime partager sa passion de chercheur du sens de la vie.
"Etre adulte, c'est oublier le "moi-je" prôné par les psychologues... ... L'ouverture c'est le "non-moi". Toute cette sauce, cette confiture que suscitent les pieds qui barbouillent dans le "soi" n'est qu'un reste de l'enfance ou de l'adolescence et nous empêche d'être adulte. Autrement dit, tous ces discours venant de la pseudo-science, qui submergent aujourd'hui les médias, nous poussant à l'analyse du "je", constituent un obstacle absolu au devenir adulte. Un adulte vrai ne pense jamais à soi... il est ce qu'il fait, il est ses rapports, ses activités; il est lancé vers l'extérieur." ("Qu'est-ce qu'un adulte ?" La Vie 97)
Enfin tous les neuro-scientifiques se sont intéressés à nos comportements individuels et sociaux, puisque le fonctionnement de l'humain dépend de son cerveau. Ces connaissances de notre réalité sont nécessaires à chacun de nous pour commencer à se comprendre, à nous comprendre, et elles sont indispensables à ceux qui réfléchissent sur l'éducatif, la société, le politique.
Dr Roland Guyot (philosophe) dans l'ouvrage sur Mac LEAN, op. cit.
"C'est avec la structure cérébrale à trois étages que nous possédons dans la boîte de notre crâne, que nous devons progresser de façon humaine et non pas bestiale ou schizophrénique ou paranoïaque." (Impossible de comparer l'homme et l'animal.) Avec l'arrivée de l'Homme, la nature a tourné le dos au passé, à la sauvagerie des reptiliens, à l'agressivité des mammifères... dès lors une nouvelle mentalité prend son essor."
Henri Laborit, de son ouvrage "la Nouvelle grille"
"Au lieu de motiver l'enfant à être le premier en classe, à trouver un métier lucratif…...… n'est-il pas possible de le motiver à imaginer des structures nouvelles jamais encore envisagées, et cela dans quelque discipline que ce soit… ?".
A la fin de son film Mon Oncle d'Amérique, (réalisé par A.Resnais) H.Laborit dit : "Tant que l'homme ne saura pas la façon dont fonctionne son cerveau… la façon dont il l'utilise… tant qu'on n'aura pas dit que cela a toujours été pour dominer l'autre… il y a peu de chance qu'il y ait quelque chose qui change."
Paul D.MacLean (extrait de son important ouvrage Les Trois Cerveaux de l'Homme.)
"L'Homme se trouve dans cette situation complexe : la nature l'a doté essentiellement de trois cerveaux qui, en dépit de grandes différences de structure, doivent fonctionner ensemble et communiquer entre eux. (pas facile pour le sapiens d'harmoniser le lézard et la vache!)
Le plus ancien, le cerveau de base, est reptilien, le deuxième est un héritage des mammifères primitifs, et le troisième est un développement récent du type mammifère. C'est ce dernier cerveau, qui, chez les primates au point culminant de son développement, a tout spécialement donné l'Homme."
Dr Guy Van Renynghe de Voxvrie (extrait de Tout savoir sur son cerveau.)
Dans l'état actuel de la neuro-science, 1985… "Il est certain que l'accent doit être mis, et seulement chez l'homme, sur les immenses possibilités de son cerveau pensant, (ce 3ème cerveau) en considérant comme essentielle l'idée selon laquelle ce que l'homme devient est encore plus important que ce qu'il est"... … Ce devenir du sapiens se fait par l'éducation et la culture." (les deux mamelles des Civilisations dit-on…)
Comment acquérons-nous Education et Culture ?
D'abord par le mimétisme.
Le mimétisme peut créer cette fantastique évolution, unique dans l'histoire du monde vivant, transformer un bébé -non pas en quelques millions d'années mais- en quelques petites années, en ce personnage de 3 ans qui dialogue avec nous.
Le mimétisme est incrusté en chacun de nous, il entre principalement par la vue et l'ouïe, les deux antennes de la communication du sapiens, pour atteindre ce début de néo-cortex préfrontal, qui se construira avec l'aide de ces perceptions.
C'est par ces images sensorielles qui vont se coller au cerveau de la mémoire que nous arrivons si facilement à marcher, parler, penser.
Le rôle de l'éducation est de veiller à ce que ces images sensorielles soient le plus bénéfique possible et bien sûr en excluant les images qui nous détruisent.
Si le mimétisme est le départ de notre humanitude, le rôle de l'éducation est de nous amener à prendre des distances peu à peu avec le mimétisme naturel.
A mesure que notre néo-cortex préfrontal se construit, l'éducation nous apprend à observer, réfléchir, raisonner par nous-mêmes, qui amène à créer par nous-mêmes.
Même avant l'âge de raison nous avons des repères, des outils d'analyse pour commencer à nous auto-gérer. Dans un stage pour enfants, organisé par FAIRE, Marc 6 ans dit : "Ici on peut tout dire, mais faut pas le faire croire aux autres car c'est peut-être pas vrai… quand mon copain dit que l'herbe est rouge c'est qu'il n'a pas de paramètres, (!) il dit n'importe quoi…"
Ce dont FAIRE est persuadé, c'est qu'avec une pédagogie qui fait appel à l'observation, à la réflexion, à l'esprit critique, nous donnons au Petit humain les moyens de devenir Grand.
FAIRE par ses multiples expériences, est persuadé aussi que la plupart des adultes méconnaissent les capacités intellectuelles, esthétiques et sociales de Tous les enfants.
Puisque "adulte" signifie celui qui se nourrit lui-même il faut savoir choisir et pouvoir échanger. Le nouveau-né commence à échanger avec sa mère, puis avec ses proches, pour arriver peu à peu à échanger avec toute l'humanité sans avoir de barrières.
Quant à apprendre à choisir, même un adulte ne finit jamais d'améliorer ses choix.
L'Éducation nous apprend l'autre, pour devenir un adulte-citoyen-co-responsable.
Nous avons été nombreux à nous réjouir de la création des Initiatives Citoyennes à l'Ecole Pour Vivre Ensemble -apprendre aux élèves la réciprocité des droits et des devoirs- mais cette innovation de Ségolène Royal s'est heurtée à l'immobilisme de certains…
L'ÉDUCATION nous apprend aussi à sortir d'un mimétisme inconscient, pour aller vers un choix réfléchi, "qu'est-ce que je veux vraiment ?" Il faudrait apprendre à se méfier des paroles qui touchent l'affect, l'émotion, et qui nous fragilisent.
Sans la réflexion, nous pouvons être piégés et entraînés à applaudir, parce nous sommes émus…et parce que les autres applaudissent ! …
N'oublions jamais que des Européens instruits et cultivés, ont pu devenir une foule aveugle et délirante, en écoutant de très vibrants discours…
La Mouvance et l'Education
Plongeons dans les Enfants du Verseau où le mot est pris surtout dans le sens instruction puisqu'il qu'il est d'abord relié à "l'école."
Pour M.Ferguson l'éducation que nous recevons c'est …"l'auto-limitation que nous nous imposons, venant de l'école qui nous apprend à être corrects et non ouverts."
Etre ouvert ce n'est pas chercher à apprendre, comprendre, à pro-gresser, à monter les gradins, la Mouvance est persuadée que nous sommes tous déjà "réalisés," il ne s'agit que d'atteindre le lieu caché de notre SOI profond.
M. Lacroix (op cit.) trouve une explication à cet éducatif auto-centré : Si "Tout l'univers est structuré comme un hologramme," (une certaine photographie qui restitue les 3 dimensions) notre cerveau l'est aussi, donc inutile d'apprendre, il faut seulement se re-souvenir ?
C'est pourquoi M.Ferguson propose la méditation pour que "l'enfant retrouve la vérité
enfouie au fond de lui-même, ainsi il apprend mieux que dans les livres."
Toutes les citations qui suivent sont extraites des Enfants du Verseau, sinon l'auteur sera nommé.
"L'enfant doit écouter l'autorité intérieure au lieu de se soumettre passivement à l'autorité externe... il faut aider l'enfant dans sa globalité et l'aider à s'épanouir là où il a envie d'aller."
Curieux vocabulaire… les animaux "ont envie," MAIS les humains eux, désirent, décident ?
Pour la Mouvance, quelle serait la meilleure Éducation ?
"Si désormais, comme l'affirment les sondages d'opinion et quelques éducateurs, la société place au-dessus de tout le reste l'actualisation de soi, quelle va être alors la façon d'enseigner ? Elle répond sans hésiter : "l'éducation transpersonnelle".
M. Lacroix définit le transpersonnel : "se dit des états psychologiques ou des techniques impliquant le dépassement des frontières du moi et l'abolition de l'individualité… … … sentiment de fusion avec autrui ou avec le cosmos, de fusion mystique avec le divin, de régression dans les vies antérieures, de voyage astral, de channeling, etc…"
Le transpersonnel prive donc le sapiens de sa constante quête de libre-arbitre.
M.Ferguson poursuit : "L'utilisation délibérée des techniques d'expansion de conscience en éducation, (traduire par dépasser l'état conscient pour aller au chavirage mystique) qui n'est en voie d'exécution que depuis peu, est une nouveauté dans la scolarité de masse. Aucune culture n'avait jamais précédemment entrepris de favoriser le savoir par la totalité du cerveau dans l'ensemble de la population." (sic)
"Par la totalité du cerveau" cette méconnaissance de notre Cerveau Triunique est d'autant plus choquante qu'elle vient d'une personne qui parle en professeur !… Peut-on se balader dans le 2ème et 3ème niveau d'une maison s'il n'y a pas de 1er niveau ?… Totale ignorance ou totale incompréhension ?
Dans la Mouvance tout flotte dans le ressenti… la voiture et le cheval dirigent, le conducteur suit… c'est l'affect qui guide, c'est la notion plaisir/déplaisir.
Henri Laborit a beaucoup parlé dans ses ouvrages et dans un film ("Mon Oncle d'Amérique" d'Alain Resnais) de cette notion plaisir/déplaisir qui prend source dans le système limbique, le cerveau des mammifères, ce qui ne veut pas dire qu'il est à mépriser !… mais qu'il est à diriger par notre 3ème cerveau humain.
Seul l'humain peut dire "je fais ce que j'ai choisi", car il a un arbitre libre !
La Mouvance et ses difficultés à accepter la réalité biologique.
M.Ferguson : "L'état de transcendance qui permet à l'intellect et au sentiment de fusionner, et aux fonctions corticales supérieures telles que le jugement de faire la paix avec les intuitions du vieux cerveau limbique, était l'apanage de quelques-uns,
le philosophe d'Athènes, le maître zen, le génie de la Renaissance, le physicien créatif... Une telle brochette de héros n'avaient rien de commun avec les gens normaux."
Comment savoir si nous sommes dans les héros, les génies, l'élite ou dans les gens normaux ! ? !
Mais erreur, dans le vieux cerveau limbique il n'y a jamais eu d'intuitions.
"Les intuitions viennent des fonctions corticales supérieures du nouveau cerveau, du néo-cortex préfrontal" dit la neuro-science. ( voir chap. V Science)
Cette confusion de la Mouvance entretenue dans leurs écrits pseudo-scientifiques n'aurait-elle pas pour objectif de nous prouver que par l'affect, l'émotion nous arrivons à faire partie de l'élite, des décideurs, des Maîtres ?
"les psychotechniques libératrices détiennent le secret pour fabriquer des élites." Affirme M.Ferguson
Et d'autres Mouvements, d'autres Maîtres disent clairement, "des esclaves heureux."
Les uns et les autres ont pour objectif de créer une autre société, la Citée Idéale, dans "l'utopie totale ou un "toutisme" planétaire… voire un totalitarisme.." (sic)
Et l'Ecole pour les Mouvements-Aux-Cent-Noms ?
"Les écoles sont des bureaucraties retranchées, dont les membres n'ont affaire à aucune concurrence commerciale, n'ont pas besoin d'être élus ou d'attirer des patients, des consommateurs, des clients.
Les Ecoles d'Etat sommeilleraient... faudrait-il les confier aux capitaux privés ?
Elle ne serait pas contre "…si on élargit le canal de l'éducation ; alors peut intervenir ce facteur transformatif puissant qu'est la compétition."
Pourtant la compétition ne transforme-t-elle pas l'autre en rival ? tandis que l'autre est notre complémentaire indispensable, notre unicité ne risque-t-elle pas de s'effacer ?
Les critiques contre l'Ecole d'Etat vont encore plus loin; l'enfant ne peut pas s'épanouir, car on lui demande de l'effort, (mot qui fait blêmir certains contemporains !)
"- Que va t-il apprendre à l'école ?
- A ne pas faire ce qu'il lui plaît." dit M.Ferguson
Et voici notre culte du plaisir qui pourrait être opposé à bonheur …
Comme nous le disent les philosophes en accord avec la neuro-science, le plaisir est une satisfaction de nos pulsions venant de nos cerveaux archaïques, tandis que le bonheur n'est accessible qu'aux possesseurs d'un néo-cortex préfrontal, donc réservé aux humains.
Les sociétés qui donnent la première place au plaisir durent-elles longtemps ?
Depuis 1960 on a souvent entendu : "c'est un enfant'' élevé à l'américaine '' il fait tout ce qu'il veut, il dit tout ce qui lui passe par la tête, ses parents n'interdisent rien, il est très épanoui, mais il ne faut pas le contrarier." (! ! ) …celle-ci veut bien participer aux repas chez des amis, à condition qu'elle le prenne assise dessus le piano à queue… ce garçon n'accepte de prendre son médicament que si son père en prend avec lui… Dans certaines "Communautés d'A" (sexualité libre, donc enfants à pères inconnus) les petits enfants pouvaient faire leurs besoins dans n'importe quelle pièce, car il ne faut jamais culpabiliser !…"
"Je le fais quand j'en ai envie, quand j'ai pas envie je le fais pas." (refrain connu ! )
Ces enfants que les parents voulaient "libres," sans contraintes, sont souvent allés rejoindre les Gourous qui savent, disent, interdisent…
Ils avaient besoin de guides, de sécurité, la liberté est difficile pour les fragiles.
Dans nos stages pour 15/18ans, entendu : "J'avais 18 ans quand j'ai accepté de me laisser fouetter par le gourou hindou de mon groupe de yoga, ce que mes parents n'avaient jamais fait. Quand je le leur ai dit ils n'ont pas compris qu'une fille peut l'accepter de quelqu'un qui veut vraiment le meilleur pour elle." (sic) D'un garçon, cette fois-ci, de 16 ans "Les parents, eux ils s'en fichent, ils n'interdisent rien. J'ai souvent envie de faire des trucs hards pour voir s'ils tiennent à moi. Pour mes enfants j'interdirai, et la fessée s'il faut, c'est mieux que le silence."
Ces enfants sans territoire personnel, n'ayant jamais eu de frontières, d'interdits, n'ont rien à conquérir. "Perdus sans colliers" à cause du fameux "il n'est pas ma propriété" que certains parents aiment répéter, qui est ressenti souvent comme un désintérêt, un largage d'orphelin sans référents…
Cette éducation laxiste que certains enfants prennent pour de l'indifférence, les ont amené à la fuite dans La Môme Attitude. Ceux qui n'ont pas appris l'effort, ni à dépasser leur envie pour se créer leur propre vie vont se réfugier dans l'enfance, cette époque où tout est donné. Ils finiront en "vieux bébés"!
Souvenons-nous… déjà vers les années 1975 les plus américanisés d'entre nous avaient eu un désir subit et "spontané" (!) d'acheter des peluches… On en mettait plein sa chambre, même si on y avait été insensible à 3 ans. Maintenant on affiche fièrement sa régression avec sucette et toute une manière de vivre -ou de refuser de vivre - qui ira jusqu'où… au biberon et aux couches ?
Pour d'autres leur refuge, c'est la recherche affective qui n'a rien à voir avec "l'amour," (mot couvre-tout, souvent attirance-plaisir) le véritable amour, l'empathie.
Ils suivent tous ceux qui parlent à leur cœur, et la Mouvance est souvent habile…
Ils ne sont pas prêts à affronter l'autre avec ses différences qu'ils prennent pour de l'agressivité. Mais L'Education du cœur... L'Intelligence du cœur… ça marche !
Les Mouvements-Aux-Cent-Noms et l'éducation à la Sexualité.
Elle passe évidemment par l'incontournable Wilhelm Reich, que l'on suit en proportions inverse à la connaissance que l'on a de lui !… ."La personne qui ne restreint pas sa sexualité n'a plus de conflits, plus de névrose, plus d'interrogations existentielles ou mystiques et ses rapports avec l'autre sont simplifiés, car les différenciations individuelles font place à une simplification." dit-il
Les limaces sont là pour nous rappeler le bonheur d'une vie sans complexité !
(toujours extrait de La Révolution Sexuelle de W.Reich, ainsi que le seront les autres citations)
"La plupart des hommes souffrent d'un conflit entre l'instinct et la morale, si on les libère, si on dissout leur attachement infantile au foyer parental, aux tabous anti-sexuels, une croissance d'énergie fait retour au système génital."
Supprimer le conflit "entre l'instinct et la morale " c'est supprimer le conflit entre notre nature animale et notre nature humaine, c'est le choix.
Reich a fait son choix, il est logique avec lui-même : "On veut démontrer que la monogamie est naturelle et on donne l'exemple des cigognes et pigeons !.. et tous les autres animaux ?… l'homme serait-il différent ou faut-il qu'il s'élève à un niveau supérieur ?" Il répond : homme = animal.
Ces dernières années, la psychologie du non-interdire ouvre enfin les yeux ...
La terrible alternative du Dr Renynghe de Voxvrie. (op.cit.) arrive à être entendue :
"Pour survivre, le cerveau est appelé à poursuivre son évolution par un surplus de conscience, faute de quoi il n'aurait plus de futur."
La Mouvance parait souvent hésitante. Elle n'a pas bien décidé entre le sapiens et le bon-toutou... elle oublie que nous n'arriverions qu'à être des mammifères incomplets, car l'homo-sapiens n'est pas guidé comme l'animal, il a son libre-arbitre.
Le petit d'Homme naît inachevé, ce sont les parents et la société qui vont l'aider à marcher, parler, comprendre, inventer, à maîtriser ses pulsions, voir l'autre en partenaire...
"Nous ne sommes pas achevés à la naissance, nous nous fabriquons tout au long de notre vie par l'Education et la Culture." (Dr R.de Voxvrie op.cit.)
Acquérir l'humanitude, (selon le vocable d'Albert Jacquard), c'est conquérir tous les possibles de l'homo-sapiens, dont on ne pourra sans doute jamais connaître les limites...
Mais pour Reich il n'y a pas d'alternative, pas de décision à prendre, car notre nature humaine est animale : "Ceux dont la croissance d'énergie fait retour au système génital, développent un comportement naturel et immédiat avec leurs pulsions, l'individu sain n'a pas besoin de moralité."
Hannah Arendt philosophe, politologue, dans "Le Système Totalitaire" nous met en garde quand nous quittons le comportement de l'humain. Nous pouvons devenir ces monstres nazis dépourvus "de cette moralité protectrice qu'est l'instinct, alors les pulsions de ce pseudo-humain peuvent devenir abjections."
M.Ferguson n'a pas dû réfléchir sur ces Organismes de l'horreur qui voulaient détruire l'essence même de l'hominité… Elle croit au "fais ce que tu as envie!… Si l'éducation se fait loin du foyer parental, du conditionnement patriarcal moralisateur, l'enfant non contrarié développera une sexualité et une personnalité souples."
L'ignorance du fonctionnement de l'humain peut amener de graves catastrophes.
Les médecins, psychologues qui ont rencontré des enfants élevés dans cette sexualité libre sont très inquiets. Ils n'ont pas cette "personnalité souple,"mais une personnalité déstructurée, brisée, de grosses difficultés à la réflexion, et peut-être pour très longtemps. (voir les témoignages de rescapés de certaines Communautés d'A ou des ouvrages convertisseurs venant des sectes elles-mêmes.)
Voici un extrait d'un conte édité par Les Enfants de Dieu ( maintenant La Famille d'Amour ) :
"La petite Histoire du 666 écrite pour moraliser les petites filles à partir de 6 ans. Pour vaincre l'Anté-Christ, les filles de 12/13 ans des Enfants de Dieu et les ''petits poissons'' se soulèvent. Utilisant toutes les techniques sexuelles qu'elles ont apprises depuis leur naissance -passons sur les conseils plus précis- elles séduisent les soldats.
Quant aux adultes il faut d'abord les débarrasser du tabou couple fixe, ceux qui refusent de changer de partenaire par fidélité. "Cette rigidité craintive mêlée de jalousie est un facteur de stagnation, les relations transformatives toujours nouvelles au gré des rencontres, sont un facteur de progression." dit M.Ferguson.
Les débarrasser aussi du tabou pudeur, en enlevant les portes des sanitaires.
Un observateur ironique de ces stages de "formation" attend le psychothérapeute qui innovera des séances de défécation collective afin de nous débarrasser de nos dernières pudeurs. Au fait… c'est quoi la pudeur ? ? ?
Difficile en parlant d'Education, de ne pas parler de Télévision.
Au mot éducation nous n'accolons plus parents, école, non pas qu'ils aient disparu, mais ils ne font plus le poids devant la grande éducatrice : la télévision.
Dans nos pays riches quels sont les enfants qui ne demandent pas les jeux vus à la télé… les boissons vues à la télé… les vêtements vus à la télé…… si bien que ce petit appareil electro-familier fabrique un homo-acheteur, qu'il voudrait l'imbécile-heureux.
Pourquoi la télévision a-t-elle autant de pouvoir ?
Parce qu'elle utilise les canaux sensoriels du mimétisme ceux qui ont fait de nous ce petit génie de 3 ans, qui discute avec ses parents.
Les images sensorielles, visuelles et audibles vont se fixer dans notre cerveau limbique de la mémoire et de l'émotion.
C'est par ces "canaux de communication" de l'ouïe et de la vue, que nous engrangeons nos propres matériaux de construction.
Nous pourrions dire que nous sommes bien plus fabriqués par les images sensorielles que par la parole et la lecture… Pourquoi ?
Parce que paroles et lecture arrivant à notre cerveau conscient, rencontrent la barrière de tri qui nous met en éveil, il est facile de les rejeter.
Tandis que les images sensorielles rentrant directement dans notre cerveau limbique, nous pouvons les héberger sans que nous en soyons toujours conscients et elles peuvent se coller à notre mémoire parfois pour longtemps.
Quand le fonctionnement de notre cerveau sera connu des psychologues, sociologues, enseignants, éducateurs, travailleurs sociaux et des politiques… nous sortirons de nos vieilles erreurs qui nous font psalmodier : "pourquoi vouloir interdire la violence dans les émissions pour enfants, ils ont toujours lu des contes violents, et ils ne sont pas tous devenus délinquants pour autant ?"
Pourtant un homme politique -qui n'a pas que des amis- Michel Rocard souligne l'impact des images sensorielles qui ne peuvent être comparées à la lecture : "L'image ne s'adresse pas aux mêmes lobes cérébraux que l'écrit, elle s'adresse à l'affectivité, à l'émotivité, ce qui conduit naturellement à la dramatisation. Avec tout cela, quelque chose se casse dans la démocratie."
La télévision pouvait faire grandir l'humanité mais elle est si loin de cette mission, qu'il faut comprendre les critiques dures devant tant de gâchis. Nous aide-t-elle à nous personnaliser, à quitter le grégarisme de nos vieux cerveaux, à sortir du prêt-à-penser en éveillant notre esprit critique, nous informe-t-elle sur tout ce qui se fait, se dit d'intelligent de beau sur notre planète, nous incite-t-elle à enrayer l'injustice, la misère et aussi à participer à la gestion de notre petit coin de planète ? Ou veut-elle tirer à des milliards d'exemplaires des homo-télé-satisfaits ?
S'il est vrai que…"la télévision peut être un outil extraordinaire de progression de l'humanité," peut-on laisser entrer les marchands ? Laisserait-on mettre de la pub sur les outils culturels comme le Sphinx… les grandes cathédrales ou les grands temples du monde ?… La télévision n'est-elle pas un outil de progression encore plus proche de chacun de nous que ces outils culturels ?
Éducation et Culture devraient être exclusivement au service de l'Humanité.
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juillet
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- Départ d'étude sur la Mouvance Dé-cérébralisante
- D'où viennent-ils et que proposent-ils...
- La Mouvance et la santé, la sexualité.
- La Mouvance Dé-cérébralisante et l'art
- La Mouvance Dé-cérébralisante et l'Ecologie
- La Mouvance Dé-cérébralisante et la Science
- La Mouvance Dé-cérébralisante et la Spiritualité
- La Mouvance Dé-cérébralisante et l'education
- La Mouvance et la Société, et le Politique
- La Mouvance Dé-cérébralisante et moi... et nous...
- Cesnur
- Pedagogie 2
- Petite Histoire d'une Pédagogie
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