samedi 26 juillet 2008

La Mouvance Dé-cérébralisante et l'Ecologie

IV/ La Mouvance Dé-cérébralisante et l'Ecologie

Pour "le Robert" écologie venant d'oïkos, maison, habitat, c'est l'étude des milieux où vivent et se reproduisent les êtres vivants, et des rapports de ces êtres avec le milieu.

Ecologie, ce mot qui faisait peur à certaines personnes en 1970, car elles voyaient se profiler le doux-baba aux cheveux longs, (et parfois aux idées courtes !... ) ce mot est maintenant entré dans le vocabulaire quotidien, dans le vocabulaire de toute politique lucide qui recherche les moyens de protéger notre planète, donc ses habitants.

Bien que maintenant on distingue différentes approches de l'Ecologie, différentes "familles" pourrions-nous accepter : l'écologie est l'étude et la recherche des moyens de protection de notre grand habitat commun. De la même façon que la médecine humaine, elle est une science faite pour appliquer ses recherches.

Voici quelques personnalités variées d'où sont sortie l'écologie contemporaine.

- Barry COMMONER, biologiste (USA) qui depuis 1947 travaille au Centre d'Etudes Biologiques des Systèmes Naturels, pionnier des techniques scientifiques pour la survie en milieu terrestre, il a ouvert l'écologie à tous les regards sur la planète.

- René DUMONT, celui qui depuis l'âge de 15 ans parcourt le monde, l'agronome de la faim, et qui a proposé des solutions nombreuses et a fondé le parti des Verts.
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- Ivan ILLICH, qui depuis 1970 nous communique ses utopies réalistes, vit au Mexique où il a fondé le CIDOC, analyse critique de la société industrielle.

- Lanza del VASTO disciple de GANDHI, a créé des communautés de non viole :
Non violence dans l'agriculture, ni compromis avec les organismes fournisseurs de nucléaire (ses communautés refusent EDF.) Non violence avec " tout ce qui vit" et l'on recherche en tout ce qui est le plus simple, naturel. Non violence entre humains, et on l'apprend aux enfants…

- Haroun TAZIEF, ce médecin de la planète surveille ses volcans, tremblements de terre, souvent crie dans le désert, car nous construisons des centrales atomiques là où la terre tremblera... développons à l'excès le réseau routier faisant disparaître les sols perméables... gaspillons toutes nos énergies... crie aussi contre le tout-nucléaire (trop coûteux, trop de déchets) qu'il nomme cet "énorme complot contre l'économie nationale".

Avec les 4 grandes lois de Barry COMMONER, on peut élargir sa vision

- I) Toutes les parties du contexte vital sont interdépendantes.
"Lorsque les lapins sont en abondance, les lynx aussitôt prospèrent, un nombre croissant de lynx exerce des ravages parmi la population des lapins dont l'importance décroît ; et celle-ci ne suffit plus à nourrir des lynx devenus trop nombreux; les lynx commencent alors à dépérir, cependant que les lapins moins fréquemment poursuivis et dévorés, prolifèrent à nouveau... ainsi de suite."
Ces constatations découlent de la simple réalité de l'interdépendance de toutes les parties du complexe vital : le système est stabilisé par les effets dynamiques de ses propriétés compensatrices internes; lorsque ces propriétés supportent de trop fortes tensions, elles peuvent connaître une dramatique rupture... ... de sorte qu'une perturbation limitée à un point donné peut avoir d'importantes conséquences à de grandes distances et à longue échéance."
- II) La matière circule et se retrouve toujours en quelque lieu
"Il s'agit là en fait, et fort simplement de la réaffirmation d'une loi fondamentale de la physique : celle de l'indestructibilité de la matière. Appliquée à l'écologie cette loi fait ressortir que dans la matière, il ne saurait jamais avoir de perte.
En tout système naturel, ce qui est rejeté comme déchet par un organisme est utilisé comme nourriture par un autre". Autrement dit, rien ne se perd, rien ne se crée... Ecoutons encore Commoner : "une pile sèche au mercure, usée, on la jette... de la boite à ordures, elle va à l'incinérateur, sous l'action de la chaleur, elle est transformée en vapeurs… or, la vapeur de mercure est toxique... emportée par le vent elle retombe sur la terre... par la pluie, la neige, elle va au fond d'un lac et devient du méthyle de mercure... absorbé par les poissons, il s'accumule dans leur chair et sont consommés par les hommes..."

- III) La nature en sait plus long
"Toute modification importante apportée par l'homme à un système naturel est susceptible d'avoir des conséquences fâcheuses pour ce système… ... Il n'est jamais absolument certain du résultat... .... l'introduction artificielle d'une composition organique inexistante dans la nature, peut y provoquer des ravages.
Nous devons faire preuve de précaution et prudence"
Et c'est ainsi que nous ne savons plus où cacher nos déchets nucléaires ! !

- IV) Il n'y a pas dans la nature de dons gratuits
"En matière écologique comme sur le plan de l'économie la loi a valeur d'avertissement : tout profit doit avoir une contre partie Cette loi englobe les 3 autres. Du fait que le système écologique constitue un ensemble de relations globales, où rien ne peut se perdre ni se gagner, dans cette perspective on ne connaît pas le progrès. Tout ce qui par suite de l'effort humain se trouvera défait devra être compensé. Il peut y avoir des délais, mais quels qu'ils soient, il faudra payer le prix. La crise actuelle de l'environnement est un avertissement."

Les Mouvements-Aux-Cent-Noms et l'ECOLOGIE

L'écologie est plus un sentiment de fusion avec la nature qu'une science.
Une certaine écologie est présente chez les New Age, rarement ailleurs
Elle y arrive par deux courants, et chronologiquement par l'aventure Findhorn.

Tout est parti de la famille CADDY et de leur collaboratrice qui se sont trouvées dans l'obligation (perte d'emplois), d'aller vivre en 1962 à Findhorn en caravane. (Ecosse du Nord)

Peter Caddy raconte "Les jardins de Findhorn", dans un ouvrage collectif paru en 1987 :
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"Faire pousser des légumes et des fleurs dans ce terrain semblait aussi absurde que la construction de l'Arche de Noé avant le déluge ! Cependant, notre foi et l'écoute de nos "guidances" (messages divins), nos rencontres avec les Esprits de la Terre nous amenèrent à ce que l'impossible soit réalisé."
Bien que sa femme et leur amie soient persuadées d'un miracle Findhorn, et que tant de visiteurs avides de merveilleux en voulaient aussi, lui ancien officier de la Royale Air Force n'a pu totalement oublier son esprit rationnel, et il cherche d'autres explications :
"En considérant ce que l'on n'avait cessé de répéter sur les pouvoirs de la pensée, peut-être notre enthousiasme avait-il contribué à cette vitalité, à cette luxuriance ?"
David Spangler, transforma la petite Communauté de Findhorn

Il quitta les USA en 1970 y resta trois années... et tout changea.

Disciple d'Alice Bailey, celle qui dénomma Nouvel Age les croyances de l'époque, il trouva mieux que de faire des conférences, en s'investissant dans ce coin perdu de l'Ecosse où les "miracles" se manifestaient. Il fit converger le mysticisme, la science de la nature et des relations vivantes, et parla d'écologie. Croyant aux guidances, aux dévas, ces êtres invisibles, il n'hésita pas à demander "le rôle de l'Homme dans la nature ?" dit Bernard Bastian (op.cit.)

John un représentant des Royaumes Elémentaux lui répondit :

"Le rôle de l'Homme est d'être le serviteur de la Terre et d'en prendre soin... C'est une erreur de vouloir jouer le rôle de seigneur des dévas ou des élémentaux, ceci est notre rôle. (dit John, et ce que l'Homme doit faire) c'est exercer son autorité créatrice et inspirée, c'est le vrai rôle qu'il doit remplir selon le schéma des êtres vivants sur Terre.……"
Et John, avertit : "De là, un pouvoir divin lui est donné, permettant de transformer notre planète." (extrait des "Jardins de Findhorn" )

Même les miracles ont une fin !
"En 1987, les "Jardins" n'étaient plus le lieu des prodiges de Peter Cady mais il y avait toujours des chercheurs de l'âme de la nature. Ils venaient de toute la planète pour participer aux travaux …… Ils apprenaient à comprendre la conscience du N.A. qui est capable de devenir UNE avec son Dieu, avec sa source". (in les Jardins de Findhorn)

L'hypothèse Gaïa proposée par James Lovelock, scientifique britannique signe cette écologie : "si nous éliminons un seul de ces êtres, nous détruisons peut-être une partie de nous-mêmes puisque nous sommes une partie de GaÏa...


Ceci nous amène à une vision de l'Homme radicalement autre…
"L'homme ne serait que l'instrumentalité à travers laquelle GaÏa prend conscience d'elle-même" dit James Lovelock.

David Spangler dans son ouvrage Emergence adhère avec enthousiasme à cette vision :

"Il nous faut penser comme Gaïa, être Gaïa, autrement dit en tant qu'être humain, avoir une vision écologique du monde... "M.Erguson dit :" la gérer mais non la dominer."

Cette écologie serait le fondement de la nouvelle société méta-industrielle (au-delà de l'industrielle), qui gouvernera le monde avec les Mouvements-Aux-Cent-Noms.

Emprunté à B.Bastian (op.cit.) : "Parmi les nombreuses organisations existantes qui visent à promouvoir l'unité politique du monde, on peut citer : ''Planetary Citizens''fondée en 1972 par un consultant de l'ONU, Daniel Keys. Selon lui : ''l'humanité est au seuil de quelque chose de totalement nouveau, un palier évolutionnel supplémentaire pareil à nul autre : l'émergence de la première civilisation globale ''… … Parmi les membres de Planetary ùCitizen : D.Spangler, Peter Caddy, W. Thompson (historien), Edgard Mitchel (astronaute), Michael Murphy (fondateur d'Esalen)

M. Ferguson souligne une vision protectrice, "maternelle" de cette écologie :
Voici l'humanité comme partenaire de la nature… … Désormais elle nous apparaît comme un joyau dans l'espace, une fragile planète bleue." ( d'après les astronautes)

En voici l'aspect politique, que prépare déjà de nombreux Américains :

"Nous avons vu qu'elle ne présente pas de frontières naturelles… Tous les pays s'avèrent économiquement, écologiquement intriqués, politiquement empêtrés. Maintenant le village global est une réalité." ( dans Les Enfants du Verseau)
M Ferguson nous dit avoir été influencée par deux écologistes français

Joël de ROSNAY avec sa Biotechnique, Bio-industrie, et La Malbouffe. "Notre hyper consommation de viande a une influence directe sur l'épanouissement et le développement du Tiers-Monde. La quantité de céréales qui sert à élever les animaux dans les pays développés producteurs de viande...... est supérieure à la totalité des céréales utilisées pour la nourriture des habitants des pays du Tiers-Monde."

Depuis ce best-seller nombre de nos concitoyens concernés par la faim dans le monde ont diminué ou même supprimé leur consommation de viande... et ne sont pas une secte pour autant !

René DUMONT avec son Projet de la faim et son un Hiroshima tous les trois jours à cause des famines constantes dans le monde : "Nous, les développés, constituons la plus grande masse de privilégiés abusifs de la planète; donc, les premiers responsables de la faim du monde : des hypocrites, voila ce que nous sommes ! "
Eminence grise de certains ministères en France et ailleurs (Inde, Chine, Japon, Amérique du Sud), R.Dumont, est enseignant à l'Agro de Paris. Cet ingénieur apprend en parcourant le monde paysan. Il voit dans la surnatalité de notre planète une des premières causes de sa destruction... les animaux se régulent, pas nous. Avons-nous des solutions ?

La réponse de M.Ferguson : (la solution est dans) "… Les réseaux, qui préparent la transformation mondiale imminente, et les Systèmes d'Echange Locaux." (ou SEL)

Les Mouvements-Aux-Cent-Noms face au nucléaire

Dans toutes leurs déclarations sur l'écologie, il y a un grand silence sur le nucléaire, sur ses dangers, son coût exorbitant, la multiplication des sites avant de savoir rendre inoffensifs ses déchets... Pourquoi ce silence ?...

Les observateurs de la Mouvance répondent : comment condamner la poursuite de la nucléarisation quand on est protégé et aussi surveillé par les USA ?

Pourtant des personnalités bien connues pour leur sens des responsabilités ont parlé :

"On est en train d'organiser le suicide de l'humanité... il faut abandonner le nucléaire en raison de la nature même de cette énergie" dit Albert Jacquard, à la France, le pays le plus nucléarisé du monde et donc le pays le plus dangereux du monde" surtout depuis La Hague !

"Il est criminel de développer une technologie qu'on ne maîtrise pas, surtout quand elle engage les générations à venir dit Théodore Monod, car les scientifiques craignent de ne jamais pouvoir maîtriser le nucléaire."

Mais, du côté des nucléocrates nous entendons : "On ne prévient pas les grenouilles quand on assèche les marais" de Rémy Carle directeur de l'Equipement EDF, aux reproches d'opacité d'EDF, sur ses silences et ses refrains tranquillisants !

L'écologie de la Mouvance n'accuse pas non plus… la pollution de l'air, la destruction des forêts, la désertification et le bitumage des sols, nos scandaleux gaspillages d'énergie… ne serait-ce que l'éclairage des villes ? (Au contraire certains mouvements newagers militaient pour garder "l'heure d'hiver" ! celle qui fait augmenter notre consommation d'énergie, et diminuer notre tonus physiologique et mental.) L'écologie sage ne devrait-elle pas rechercher toutes les énergies propres et peu coûteuses à long terme, pour remplacer ce nucléaire que nous manipulons sans savoir le maîtriser ?

L'aspect le plus positif de leur écologie : "la Terre n'est pas une machine, mais un être vivant, et sa maladie vient de l'industrialisation qui a abusé de ses ressources
Dans la Mouvance une autre nuance, l'Ecologie Spirituelle, avec Bernard Klein.

En accord avec le N-A dit-il : "c'est bien l'absence de conscience de la science qui est à l'origine de la destruction généralisée de la nature. C'est bien le manque d'amplitude spirituelle qu'il faut incriminer dans la gestion désastreuse de notre environnement."

(certains lecteurs penseraient peut-être que le responsable serait "l'Economie Triomphante" ?)

En un mot, le chaos tant redouté par les Civilisations Traditionnelles s'est installé.
La dictature de la raison n'est donc paradoxalement pas si raisonnable qu'on aurait pu le croire. Il faudra donc bien que se lève une nouvelle conscience nettoyée du conditionnement RATIONALISTE et matérialiste pour que des comportements individuels et collectifs nous évitent la fin horrible que les paranoïaques nous prédisent." Ds. Dialogues Nature de B.Klein, connu pour ses engagements politiques, qui poursuit…

En désaccord : "Gaïa la Terre-Mère, image d'Epinal du bon indien détenteur de la véritable sagesse, c'est plus un animisme qu'un spiritualisme... vision naïve, antique appréhension psychique pré-spirituelle du monde physique et non une Voie métaphysique conduisant au-delà du monde physique, nous devons aller plus loin... l'écologie véritablement spirituelle ne saurait rendre véritablement un culte à la terre" La critique est ici à la limite d'une caricature. J.E.Lovelock dans "La terre est un être vivant" provoque ses concitoyens avec"l'hypothèse Gaïa" pour dire que l'Homme n'est pas le maître du Vivant, l'Intelligence n'est pas que chez le sapiens, la Terre SAIT…

Il y a bien d'autres regards, analyses sur l'ecologie !… N'étant ni parti politique, ni religion, ni un sentiment mais une étude pour avoir des connaissances solides, la lecture de Revues Scientifiques élargit notre regard. Celles-ci nous proposent souvent des ouvrages sur les problèmes écologiques du moment. (certains mensuels en proposent aussi comme Le Monde Diplomatique.) Il incombe à chaque Terrien, de chercher les moyens personnels et collectifs pour s'informer et agir. Mais la Mouvance ne donne pas de consignes pour une écologie quotidienne.

Pour connaître des bases sur différents aspects de l'écologie, voici quelques ouvrages :

B.R.Belbéoch, "Sortir du Nucléaire avant la catastrophe"2000

CAMBADELIS, COCHET, WASSERMAN, "Quelle transformation de la société ?" l'Atelier, 95.

DORST"Avant que nature meure", Delachaux et Niestlé, 1965

A.JACQUARD, "L'équation du nénuphar" "Voici le temps du monde fini"

"Libération" (hors série 81 pages) "la Terre perd la Boule" MULLER,

Serge MOSCOVICI (sociologue) "La Société contre la nature" (1972), "De la nature : pour penser l'écologie politique" (2001) et de nombreux ouvrages de réflexion.

PIZON, "L'atome et l'histoire", numéro spécial de Protection Rayonnements Ionisants, 1973

D.VOYNET,"Oser l'écologie et la solidarité", Ed de l'Aube, 1995

A.WAECHTER, "dessine-moi une planète", Albin. Michel, 1990

WARD, "Pour en finir avec le mythe de l'automobile"

Quelques revues de l'écologie contemporaine :
-Sortir du Nucléaire 9 rue Dumenge 69004 Lyon. T 04 78 28 29 22. Fédère 613 associations aux nombreuses et précises information : www.sortirdunucleaire.org.
-Système Solaire, sur les énergies renouvelables, rue de l'Université, Paris 7
-Crii-Rad (mesure la radioactivité) 471 av.Victor-Hugo 26000 Valence T.04 75 41 82 50. www.criirad.com . Cet organisme fait autorité dans le monde.
-La revue Silence, 6 rue Dumenge 69004 Lyon.

Certains de ces ouvrages (épuisés maintenant), de ces Revues sont à la Bibliothèque de FAIRE.