ou comment on s'aperçoit avec Jean Fourastié que
L' Homme ne peut comprendre dans le réel
que ce qu'il a au préalable imaginé, inventé.
Des participants et des observateurs de la pédagogie de FAIRE, parlent…
"J'ai été un témoin attentif de cette pédagogie partant du sensoriel, de l'expérimenté, de l'observé, et du réfléchi... et je fus très surpris des résultats obtenus auprès d'enfants plutôt socialement démunis.
Les enfants d'un Internat Municipal (dits cas sociaux) n'avaient pas la renommée au Groupe Scolaire de leur quartier d'être les meilleurs élèves -malgré des exceptions-, ni des plus faciles, car agités, instables... Cependant, après quelques années de pratique d'une certaine pédagogie, dénommée maintenant "Dynamique Sensorielle," voici que leurs maîtres font part de leur étonnement aux initiateurs de cette pédagogie pour qui La Ville de Lyon a créé pour eux un poste d'animateur-éducateur.
Ecoutons leurs échanges avec les Instituteurs des "Internes."
"Les Internes se réveillent en classe et me disent qu'ils font des "Ateliers d'Invention" (?) ils en parlent avec enthousiasme, cela aurait-il un rapport ?"
" J'ai été stupéfaite (fin décembre) quand E. est revenue nous voir pour nous dire qu'elle avait quitté notre École en CM1 parce qu'elle voulait rentrer en 6.ème.
Elle avait réussi en travaillant un peu avec sa mère pendant les vacances.
Sa grande timidité s'était déjà améliorée avec ses "Ateliers d'Invention", mais je n'aurais jamais imaginé une telle assurance, une telle transformation ! "
" Qu'en pensez-vous ?… J'ai un garçon en classe spéciale depuis deux ans qui m'a demandé en mars de passer le Certificat d'Etude, ça me parait fou ?…
Ils rassurèrent l'Instituteur de ce garçon en classe-rebut. Dans les "Ateliers d'Invention" il avait révélé une intelligence rapide, fine, plus mure que son âge, surprenante dans le Mime. Il le présente au Certo. Stupéfiant il réussit ! Et pourtant deux bons élèves Externes de sa classe échouèrent.
L'élève de la "classe spéciale" avait maintenant pris confiance en lui."
Que faisaient-ils donc dans ces ateliers "d'invention" qui ait pu transformer leurs comportements, leur donnant confiance en eux-mêmes, en l'autre, en la vie... plus fondamental que la réussite scolaire ? Seulement réveiller l'esprit d'invention, l'observation, l'esprit critique, la réflexion en affinant le sensoriel, dans ces Ateliers du Visuel et de l'Audible, puis en créant ensemble, chacun s'affirmant avec l'autre, complémentaire.
Cette approche par l'expérimenté fut assez rapidement connue, et des adultes ayant un Esprit d'Aventure voulurent la pratiquer ! (le premier demandeur fut un prof. de math.) C'est ainsi que dès 1960, les Ateliers d'Invention des Petits Internes firent une grande révolution !
"Très vite j'ai constaté que cette pédagogie pratiquée avec des enfants ou des adultes nous armait contre la mise-à-mort de l'intellect.
Elle nous mettait en garde contre le culte du ressenti, de l'affect "la-religion-du-bon-toutou,"qui permet aux manipulations de la pub, des
propagandes, des sectes, de nous kidnapper en douceur.
Défendre la réflexion, le raisonnement, dans leurs interventions en Universités à cette époque, c'était risquer les injures : "intellectuels, cartésiens," qu'ils reçurent avec une profonde satisfaction, car on leur reconnaissait la seule différence entre l'animal et l'humain, un cerveau pensant. Pourtant, dès qu'un "intellectophobe" pratiquait la Dynamique Sensorielle, il était dérangé... désarmé... ou conquis.
Mais d'où venaient-ils, ces interrogateurs-dérangeurs ?
Odile Zoppiano-Bert, musicienne, (piano, chant composition au Conservatoire) engagée très tôt dans l'animation (enfants dits "de milieux populaires") puis l'enseignement en lycée, puis dans le cadre de la formation pour adultes, Ateliers de l'Audible.
Hugues Zoppiano-Bert, sculpteur, créateur de meubles et d'architecture intérieure, et aussi musicien, (plusieurs instruments) créa les Ateliers du Visuel.
Tous deux rompirent rapidement avec leurs compositions ou leurs expositions…
" le milieu de l'Art. " Avant de faire connaître ses oeuvres il faudrait peut-être proposer à tous ceux qui le désirent de faire émerger aussi leur inventivité ?
Ils avaient des argumentations précises: "Le peuple a eu le droit d'apprendre à lire et écrire, c'est bien... Maintenant il faut l'aider à poursuivre sa marche en avant, ne pas le mutiler de cette capacité proprement humaine, l'activité de son esprit d'invention. Mais la petite brico-créativité qui veut l'amener à l'auto-satisfaction est une moquerie, elle le maintient en infantilité."
L'Homme est un animal créateur ? C'est le seul mammifère qui possède un cerveau en perpétuelle expansion, pourquoi lui cacher cette merveilleuse réalité ?…
Au contraire, aidons-le dès l'enfance à trouver les moyens de s'inventer lui-même."
En suivant cette Petite Histoire d'une Pédagogie vous vous rendrez compte qu'ils ont fait grandir… peut-être au delà même de ce qu'ils espéraient ? !
Donnons-leur encore la parole dans ces extraits d'entretiens :
"On a pu lire dans un quotidien : "faire" voici notre réponse non publiée :
-Si artiste signifie que l'on peut tous faire travailler son esprit d'invention ? OUI !
-Si artiste sous-entend que l'on peut tous faire des oeuvres géniales ? NON !
Le génie arrive après la sensorialité et sensibilité affinées, la curiosité en alerte pour pouvoir relier ses connaissances, un sens actif d'auto-critique, de longues réflexions…
-Si artiste signifie vivre des finances dues au commerce de ses oeuvres ? NON !
(Il n'y a jamais eu cohérence entre l'esprit d'invention, et un compte en banque important ! )
-Si artiste signifie être plus curieux, lucide, plus intéressé par tout ce qui vit ? OUI !
Enfin, si toute une civilisation, pratiquait le travail de "l'artiste-chercheur", c'est-à-dire du
véritable artiste, l'Artiste-Patenté serait-il sur la paille ? ou au contraire n'ayant plus d'analphabète de la création, il pourrait enfin entrer en dialogue ?
Quand cette civilisation créative existera, elle dépassera toutes les autres."
1950 se mettre en Des-Habitude pour imaginer, inventer.
O.Z-B.: "Je dois beaucoup à Pierre Schaeffer, et à sa Musique Concrète, qui fut révélée dans les Concerts de Bruits de1948 à Paris et retransmis à la radio. Elle m'a bouleversée, et a réveillé le Monde Musical de toute notre planète, du moins celui qui a pu se mettre en Des-Habitude.
Avec les merveilleuse "machines à geler les sons, (prévues par Rabelais) que P. Schaeffer a manipulées avec curiosité et audace, tout objet sonore même très banal, interrogé, écouté, agencé subtilement avec d'autres, peut construire des Cathédrales Sonores.
Je me réjouis de pouvoir échanger avec professeurs et camarades au Conservatoire, où je suis les Cours de Composition. Déception... les professeurs n'ont pas su, donc pas écouté. Les camarades ?
2
""...
""
Par contre, un Professeur d'orgues dit : "je"(sic)
Sainte Prudence ! pour ne pas être ridicule si on est incapable de recevoir le Nouveau…
La Critique Musicale peut nous amuser. En 1810 : "beethoven" (sic)
En 1902 : <<>> etc...
Aux Beaux-Arts, plusieurs ont écouté ce Concert de Bruits, quelques-uns sont emballés. (dans la salle parisienne il n'y avait que 70 personnes !… 2 jours après on en parlait de l'Europe aux USA.)
Réaction de jeunes créateurs (plasticiens, théâtre, poésie...) pour eux, coup de tonnerre :
<
Un sociologue visionnaire, Abraham Moles nous avertit que la radicalité de la Musique Concrète ne sera comprise qu'au siècle prochain. : <<>>
<<>>dit Ianis Xenakis, compositeur:
Ce souhait n'est pas arrivé… oui, tout le monde croit faire de la musique, mais elle est reproduction du consommable, fait pour évacuer toutes les interrogations du Sapiens.
Les récalcitrants de notre société crient leurs désirs de nouveau avec nos vieilles gammes grecques (qui ont fait d'ailleurs tant de chef-d'œuvre) mais emprisonnés dans leur rythme binaire, si utile pour unifier un régiment. (le rythme de notre Cerveau Reptilien.)
Ils ne posent pas d'interrogations, et ne dérangent que leurs tympans ! "
Toujours extraits de leurs documents écrits ou enregistrés.
"Clarifions ce mot ART, recherchons ses racines en cheminant dans le temps:
-en indo-européen, c'est l'idée de jointure, de prolongement, aussi d'arrangement...
-en sanskrit, le bras… ….en grec, arthron, jointure... ...en latin, l'épaule, arme, armée…
-en ancien français, artel, signifie qui fait fonctionner, donc le savoir, la science, (de nos jours encore l'art de la guerre, l'art culinaire), puis artos, savant… … arti, habile (artisan)…
-à partir du XVIIs. artifex, artifice, opposition à ce qui est de nature, aussi ce qui trompe…
-au XVIIIs. le mot art passe de moyen à contenu, à expression révélatrice…
-au XIXs et XXs. se confirme l'idée de révélation, mystère, mystique, donc d'émotion...
L'ART était pour le sapiens l'une des trois branches du TRONC-MAGIE, avec la science et le religieux, allant toujours vers plus de complexification.
Pour approcher les arts visuels contemporains … dit H.Z-B
"… Ils sont accessibles quand on a suivi les métamorphoses de la fin du XIXs à nos jours, qui les ont fait passer de la ressemblance-à-la-réalité, à la découverte de la Réalité, mais dans le sens de R.Huyghes, <<>>
Pour nous, l'art aurait le rôle des phares de voiture dans un chemin inconnu, les phares ne créent pas la réalité, mais la révèlent, par eux l'invisible apparaît.
L'art étant une mise en des-habitude, il doit déranger, nous mettre en interrogation et en nouvelle compréhension. Pour y accéder, la recette-miracle c'est de pratiquer soi-même cette gymnastique. Et ainsi on arrive plus facilement à cette tâche primordiale, d'inventer l'Homme… le souhait d'Albert Jacquard. "
Un bébé a toujours les yeux grands ouverts, il est non-habitué.
Suite d'extraits de leurs documents.
"Le bébé est toute interrogation, il n'a pas encore reçu la poussière de l'habitude. Il est sans cesse en recherche de matériaux de construction, en quête de compréhension par ses canaux sensoriels... regardez les mouvements rapides de ses doigts qui traduisent l'agilité de son néo-cortex… qu'il construit.
De nos "ae are" à notre première rédaction ou à notre discours d'entrée à l'Académie !… il n'y a que quelques années, dérisoires si l'on considère les 599 800 000 années qu'il a fallu, pour passer de l'unique cerveau reptilien à nos trois cerveaux précisément connectés, et le dernier en perpétuel devenir.
Pour garder la vitesse de mutation constante de ce petit génie, de ce sur-doué qui commence à 2 ans à manier le langage, et bien vite nous interroge, puis invente... il faudrait toute notre vie rester dans l'interrogation les yeux grands ouverts.
Ainsi, nous pourrions peut-être nous inventer ensemble… ?
Ecoutons le Dr.Renynghe de Voxvrie, neuro-psychiatre dans. "Tout savoir sur son Cerveau"
<< Les analphabètes d'hier étaient ceux qui n'avaient pas appris à lire et à écrire, les analphabètes de demain seront ceux qui n'auront pas appris à créer.... ...
Si l'humain se découvre un cerveau imaginatif et créateur il parviendra à se construire un monde personnel qui lui convienne.
S'il aspire suffisamment à plus de connaissance, s'il possède une immense curiosité pour tout ce qui concerne l'Homme, l'univers, s'il préfère l'amour gratuit à l'amour possessif, il sera capable de réduire l'influence de son Rhinencéphal (cerveau des mammifères ) et de faire évoluer son cerveau vers un double sapiens >>
Sil est indispensable de faire fonctionner son esprit d'invention nous ne pouvons tout expérimenter, il nous faut aussi être curieux des expérimentations des autres, passionnantes aussi, et ceci se nomme : s'instruire.
Reprenant son sens primitif, s'instruire d'après ses racines indo-européennes c'est : étendre, épandre, se répandre, s'étendre. Ce champ de coquelicot s'étend s'épand, se répand, s'instruit chaque année un peu plus.
Si s'instruire c'est s'agrandir, et non pas s'ajouter un corps étranger, s'instruire c'est s'alimenter ?… il nous faut donc avoir de l'appétit."
1955 Enseigner, c'est partager le repas que l'on aime, en incitant à devenir "goûteur expérimenté" d'autres mets...
Depuis 1950, O.Z-B. fait un travail d'animatrice (vocable en usage à l'époque) avec les cadres de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne Féminine et aussi dans une École de Théâtre.
.
"Je n'ai jamais proposé du populaire, mais des Ateliers de création collective qui rendent les participants curieux des œuvres contemporaines, ces importants reflets de notre société.
Je prends les mêmes chemins pédagogiques pour tous, et je constate que les différences sont bien plus minces que prévues, mais ces petites différences furent pour moi très instructives.
Moins les participants sont socialement privilégiés, (enfants ou adultes) plus nous voulions leur donner les nourritures les plus précieuses, celles que l'on dit réservées à l'élite.
En même temps, il fallait être d'une très grande exigence, exiger c'est respecter.
Nous étions à l'opposé des : <
Nous voici donc bien loin des bons sentiments sociaux de l'époque, qui prêchaient la Culture Populaire dite accessible, tandis que nous connaissions les chemins qui amènent tranquillement à ce que l'on croit "inaccessible."
Ces enfants étaient très attachés à leurs chorales auxquelles ils participaient joyeusement depuis plusieurs années, en groupe de 20, et aussi en groupe de 80.
Nous ne pouvions leur proposer que ce qui pour nous était de qualité, qu'ils choisissaient parmi un folklore très varié de toute époque, et tout pays. (J'harmonisais ces chants sur mesure pour chaque groupe à 3 ou 4 voix, en tenant compte des "chante-faux" qu'il n'était pas question d'éliminer !)
Aux plus grands, (10-12 ans) dans les petits groupes nous proposions aussi du répertoire classique et même du moderne, comme Ravel et Poulenc, (complexes et savoureux, en principe réservés aux chorales professionnelles) et qu'ils interprétaient avec joie.
Avec la voix, on invente aussi ! Dans les petits groupes surtout, chacun pouvait librement improviser seul, les autres trouvaient rapidement un fond sonore doux et grave qui accompagnait, soutenait les "solistes improvisateurs."
Ceux qui ont entendu, s'élever la voix de l'enfant-rossignol, et l'accompagnement discret de ses camarades (en bouche fermée) en garderont longtemps le souvenir.
Là, ils ne se rendaient plus compte du temps, ils nous réclamaient ces moments d'intériorité, sans savoir qu'ils goûtaient à la joie de la vraie création.
Les Petits Internes pouvaient atteindre la Grande Culture.
La suite de cette approche de la musique contemporaine nous surprit ! Ils demandèrent avec insistance d'apprendre le solfège, ils voulaient pouvoir lire une partition de chant, et y arrivèrent en quelques semaines. Quand nous avons faim, il n'y a pas de fruits amers !
Ils ont aimé les mets que nous proposions, et ont désiré les continuer.
Mais plus important, ils ont très activement fait démarrer :
2
- l'exercice de l'esprit d'invention qui distingue l'Homme de l'animal
- le goût de la découverte, celui du jouons ensemble la créalisation (créer-réaliser- ensemble), le vrai réalisme, car nous n'existons qu'avec les autres.
- la gymnastique du mental, est-ce vrai pour moi ou pour tous ? qui nous permet d'entrer, dans la pensée réfléchie..
- est-ce bon pour moi seul ou pour tous, qui nous amène à considérer l'autre comme un autre moi-même… toujours différent et complémentaire… de là, part notre indispensable sens social…"
suite d'extraits d'H.O.Z-B… 1960 L'enseignant ?…
c'est un metteur en condition d'étonnement.
"Alors l'enfant questionne, ce n'est qu'ensuite que l'enseignant répond…
"SI, les multitudes de questions du petit enfant ont disparu, c'est peut-être parce qu'il a été gavé de réponses ?... ou bien parce qu'il n'a pas été mis en appétit ?
Plus on apprend, plus les questions arrivent, à moins que nous ayons été mutilés dans notre enfance par des "c'est comme ça et pas autrement", qui auraient fermé nos yeux et nos oreilles. Mais l'enseignant, s'il est "éduquant" va les rouvrir.
Mettons-le en expérimentatio.n, il sera en interrogation.
Revenons à l'Internat d'Enfants, dans les Ateliers de l'Audible avec O.Z-B
"Nous avions depuis quelques années un magnétophone qui permet de fixer ce qui est fugitif, de comprimer ou d'étirer le tissu-son comme le tissu-bruit, d'explorer le monde sonore.
Un jour, j'enregistre à leur insu, une discussion entre eux très animée, à vitesse lente, puis je leur passe l'enregistrement à vitesse rapide.
Ecoute attentive : "M' dame, ce sont des oiseaux?.. une volière, où est-elle?"
Je repasse à la vitesse de l'enregistrement, stupéfaction c'est nous ? !
Et il a fallu faire l'inverse… essayer dans les 4 vitesses, à la plus lente nous barrissions !
Que de questions judicieuses, auxquelles il était parfois difficile de répondre...
A la fin de l'Atelier, timidement, une petite fille me demande d'enregistrer pour la semaine prochaine des oiseaux, et de passer la bande à vitesse lente "parce que peut-être, comme c'est le contraire, on saurait s'ils parlent comme nous"
Il fallait y penser ! La semaine suivante nous passons l'enregistrement des oiseaux à divers ralentis… hélas ce ne sont pas des mots... mais c'est beau quand même, sombre et mystérieux, tous écoutent avec grande attention, pas trop déçus.
Ils sont entrés dans la Des-habitude, l'Interrogation, l'Emerveillement du quotidien…
Il est difficile de les arrêter dans ces expériences qui modifient la hauteur, connaissant tous les paramètres du son (hauteur, durée, intensité, timbre,) nous pouvons facilement échanger avec eux.
Ce sifflet enregistré, puis ralenti 5/6 fois, (avec 2 magnétophones) se transforme en frappés lents et graves qu'ils demandent à ré-écouter… … Un simple frappé sur un couvercle de fonte, passé à l'envers, commence par des ébranlements mystérieux qu'en lecture normale nous n'écoutons pas, car dés que l'on peut mettre un nom, nous n'interrogeons plus… A l'envers aussi la petite phrase d'Anne, (habituellement les fins de mots comptent peu,) et là ils sont au début. Signalons la réaction d'un garçon émerveillé : "m'dame" (Personne n'a demandé qui parle à l'envers ! ? ! )
Si on donne des outils d'analyse à des enfants, ils s'en servent aussi bien que les adultes, et sont heureux d'avoir les mots pour dire, pour échanger, découvrir…
Et si nous gardions la curiosité de l'enfant avec la réflexion de l'adulte ?
Vous êtes-vous promenés avec un amateur de champignons ?… un spécialiste du chant d'oiseaux ?... Vous avez l'impression de ne rien voir rien entendre de spécial et lui distingue, s'étonne, s'extasie, tout est remarquable, merveilleux..."
Suite d'extraits d'H.O.Z-B
"Dès que nous mettons en éveil nos canaux sensoriels, surtout ceux de l'ouïe et de la vue, nos plus grandes fenêtres ouvertes sur le monde, nous alimentons notre mental qui va trouver un immense champ de réflexion.
Quand nos sensations, deviennent perceptions, c'est-à-dire dès qu'elles sont éclairées par les "réflecteurs" qui logent dans le 3ème niveau de notre cerveau, elles peuvent devenir des objets de réflexion, aliments du mental.
En affinant ses perceptions on distingue, évalue avec plus de subtilité et notre discernement aussi s'affine. Quand on a pris le chemin de la recherche perpétuelle, peut-on s'ennuyer en allant à la chasse aux trésors ?
Nous apprend-t-on à quitter l'ennuie ou nous donne-t-on des palliatifs ?
Si nous nous entraînions à "épuiser les possibles" avec tout et n'importe quoi, nous aurions un esprit d'invention alerte, et nous pourrions nous inventer ?
Le vrai grand jeu de la vie est peut-être de se fabriquer avec et par les autres pour inventer notre société ?… Ce jeu d'adulte est sans limitation d'âge.
J-P. Sartre disait :"l'homme est condamné à chaque instant à inventer l'homme."
Les participants adultes ont posé souvent cette question aux Initiateurs :
"a" Ils répondaient souvent :
"Peut-être à rien ?… FAIRE c'est une auberge espagnole on se nourrit avec ce que l'on apporte, nous ne vous offrons que des outils variés pour que vous puissiez mieux découvrir la bonne nourriture qu'il vous faut…."
Pourtant les observateurs découvrent des constantes dans les évaluations :
…elle nous rend plus fort, elle nous rend fiers d'être différents… nous sort du prêt-à-penser… nous donne l'audace d'aller vers l'autre… on se sent important, donc l'autre aussi… on comprend mieux nos obligations de citoyens… mais elle est exigeante, il faut sans cesse être conscient… se méfier de nos émotions… chercher à être lucide… mentir aux autres à éviter, mais mentir à notre plus proche ami, nous-mêmes, catastrophe !
Certains participants ont essayé de qualifier cette pédagogie…
…pédagogie informelle (proche de l'art abstrait ?).…non-directive (à l'époque un compliment !) … pédagogie à esprit scientifique (car elle leur paraissait exigeante, rigoureuse ) mais la Dynamique Sensorielle toujours abordable est difficile à définir par les participants, ce qui la classe dans les Objets Non Identifiés, "si précieux pour l'interrogation" disent les initiateurs !
Pour eux il n'y a pas de mauvaise ou bonne pédagogie, comme il n'y a pas de mauvais ou bons trains, mais certains se trompent de train… exemple :
"O.Z-B. a eu un instituteur qui se disait proche des "libertaires" très admiratif de la Méthode Orff, dont il se servait pour la musique. Il fût très surpris de découvrir dans l'Audible que c'était une méthode mieux adaptée pour unifier un bataillon que pour aiguiser l'esprit d'invention.
On ne fait pas des trous avec un pinceau, on ne repeint pas sa cuisine avec un marteau.
La cohérence entre une pédagogie et un projet de société, est aussi indispensable que la cohérence d'un voyageur qui choisit un train pour arriver à la destination prévue."
Suite d'extraits…
"Que les participants soient artistes, balayeurs, écoliers, enseignants, ingénieurs, maçons, médecins, psy.… qu'ils aient 7 ou 77 ans, nous leur demandions toujours d'interroger le quotidien le plus banal, celui auquel on ne porte habituellement attention que s'il nous est utile, cet humble quotidien, est souvent surprenant.
Dans les Ateliers de l'Audible, (où il y a des milliers de possibilités sonores...) tous les timides commencent par toucher un tambour, avant de chercher tout ce qui peut être sonore.
Les plasticiens ayant déjà fait leur révolution il n'y a pas d'explorateurs timides, et pour se mettre en observation du Visuel les moyens sont nombreux, dit H Z-B
Le visible n'étant jamais censuré, nous partions du plus simple… sur une feuille de papier des traits, (soit horizontaux soit verticaux) que chacun doit varier le plus possible, à sa guise.
Ils regardaient leur œuvre attentivement, mais devenaient aussi curieux de celle de l'autre… car on ne prend vraiment attention aux autres que si on peut se comparer.
Tous les groupes se sont rapidement pris au jeu et discutent longuement, sérieusement, remarquant les détails, ils voient. Et au bout de quelques Ateliers je peux leur présenter des reproductions "d'œuvres d'Art," ils savent critiquer, apprécier, admirer.
Les participants aiment faire travailler leur esprit d'invention dans les jeux que nous nommons "d'épuiser les possibles," qui peuvent durer longtemps !… le temps aussi de s'apercevoir que chacun de nous est bien plus riche qu'il ne le croit.
"Voici un exercice qui marqua les enfants : Tracer Dix-traits les yeux fermés, sur une feuille blanche, ensuite on regarde et choisit ce qui parait intéressant en renforçant certains traits, ce qui fait apparaître des formes très variées... on peut colorer, mais pas le droit d'ajouter ou d'effacer un trait. C'est un jeu aux innombrables alternatives, car tout se transforme sous nos yeux et nous sommes forcés de voir les détails, ce qui nous rend plus sensibles, subtils...
Cet exercice a eu des résultats inattendus ...
en traversant leur cour de récréation, un jour je fus assailli par un groupe de petites filles enthousiastes. Leur école les avait emmenées au Musée Saint-Pierre, voir une exposition des grandes œuvres Abstraites Contemporaines. (les Kandinsky, Mondrian....)
Dans ce joyeux tumulte j'arrive à comprendre : "m'sieur," Elles se chamaillaient pour décider du plus beau <
<<>>
Un groupe de garçons propose d'illustrer des fables de Lafontaine.
Je leur demande de dessiner les personnages avec le minimum de traits, en noir sur blanc, mais de façon à ce que l'on reconnaisse bien les animaux.
Gros travail d'observation, de réalisation, puis il faut photographier sur diapositives… puis les synchroniser avec le texte. Cela dura des mois, enfin la projection sur écran… Mais le surprenant c'est que le public adulte ne voulut jamais croire que les dessins étaient réellement, totalement ceux des enfants. La subtilité et l'élégance des formes esquissées étaient grandes, elles ne pouvaient donc venir de gamins ?… Les adultes ont bien besoin de rentrer en des-habitude !"
Suite d'extraits d'H.Z-B.…
Dans les Ateliers du Visuel il est facile de créer-réaliser-ensemble.
"La créalisation, cette expérience importante peut paraître frustrante, mais si on a le désir de se connaître et de connaître l'autre… elle devient passionnante."
Un professeur d'Arts Plastiques de 40 ans, dans un groupe de 20-30 ans, s'entend dire au cours d'une réalisation collectives : <<>> elle répond, <<>> A l'Atelier suivant (1mois après) elle remercie le groupe qui l'avait interpellée et fait réfléchir. Ce qu'elle croyait "son style" c'était plutôt son refuge, sa non-aventure, et elle désirait maintenant l'abandonner, et se mettre en aventure.
Le groupe a apprécié l'humilité du prof. et chacun a eu le désir de connaître ses refuges.
"Je faisais passer assez rapidement les participants au volume ce délaissé de nos cours scolaires. Là encore, la matière à étudier est toujours choisie parmi ce que nous négligeons de regarder, petits bouts de bois, cailloux… et tout ce qui nous entoure
Quand nos regards sont affinés, nous pouvons aller visiter nos placards ! et choisir des objets à apporter à l'Atelier pour les examiner ensemble, en les catégorisant :
objet fonctionnel mais maladroit ou laid… objet fonctionnel et élégant ou beau… objet non fonctionnel mais élégant ou beau… non fonctionnel et maladroit ou laid.
Cette analyse succincte, c'est le premier coup d'œil avant un rangement rapide dans un tiroir, il faudra approfondir. Ce jeu est difficile avec l'adolescent qui ne peut éloigner son affect, s'il l'aime il le trouve beau. Mais à la maturité, il rira volontiers de son attachement à un kitsch.
Cette distanciation, permet de bien percevoir notre subjectivité/objectivité.
Les groupes qui ont travaillé pendant longtemps dans le Visuel peuvent s'attaquer à la réalisation collective d'une sculpture, mieux d'une structure grand format pour l'extérieur.
Ces structures peuvent être réfléchies, travaillées à partir de matériaux à utiliser obligatoirement (exemple) cercles de tonneaux et tubes de fer qui pourront être soudés...
Aussi à partir d'un projet utile : signalisation du Fond'Aigues sur la route, les matériaux seront alors cherchés, d'après le choix du projet de la structure.
Deux écueils : "refaire ce qui est dans l'air" sans le savoir, et "la provocation gratuite."
Le directeur des Beaux-Arts de Bratislava -à qui son Gouvernement a offert un séjour à Paris- l'a quitté rapidement ne trouvant que ces deux rabâchages. En passant au Fond'Aigues il pensait rencontrer de la vraie recherche. Nous n'avons pu rassembler rapidement un Atelier du Visuel, dommage, car nos objectifs étaient proches. L'essentiel n'est pas d'épater, mais d'interroger la matière qui nous enseigne.
Ne pas confondre créalisation avec expression. disent H.o.z-b
Regardez nos frères humains qui croient "s'exprimer" dans leurs Cours d'Expression Corporelle ou Vocale ou Picturale… comme souvent ils se ressemblent !
Pour "exprimer" un fruit il faut que pulpe et jus soient libres de s'échapper ?
N'en est-il pas de même d'un humain dont les trésors inconnus sont bloqués ?
Il ne peut exprimer que ce qu'IL croit-etre-lui-reflet-de-la-normalité, il s'est laissé fabriquer comme un produit de la pub, de la Mode, de l'Air du temps…
Dans les exercices d'épuiser les possibles, tous les participants disent à un moment donné :
"Je m'arrête, je n'ai plus rien dans la tête." Et nous leur demandons d'essayer encore, et les
"possibles" repartent. Alors, la majorité de ces expérimentateurs remarquent : <<>>
Pour s'exprimer, il ne faut pas être attaché, mais libre, et nous sommes tous plus ou moins attachés, ayons le courage de le voir, sinon de le dire ? ! "
Extrait de leurs documents sur les Ateliers de l'Audible…
"Nous étions toujours étonnés de l'implication de ces "Internes," et nous avions de bonnes raisons de croire qu'ils tenaient à ces "Ateliers d'Invention."
Nous ne prenions que des volontaires par groupe de +15 en Ateliers de 2 heures, et pour un trimestre qu'ils pouvaient renouveler. Et il y avait beaucoup de récidivistes, et pour nous des difficiles problèmes de conscience… pénible d'éliminer des demandeurs d'expérimentations ?
Pourtant nous allongions déjà beaucoup le nombre d'heures qu'il nous était demandées sur notre contrat, mais bien loin d'être une B.A. (!) c'était un plaisir de les voir si coopérants. Les Ateliers étaient pris sur leurs récréations du jeudi et dimanche matin, et pendant les vacances scolaires nous faisions des Ateliers avec ceux qui n'allaient pas chez eux.
L'implication dans la recherche, l'expérimentation, le sérieux de leur discussion, la qualité de leur invention, leur ténacité à rechercher le mieux, leur joie quand "ça marchait," leur compréhension réelle des oeuvres dites difficiles, étaient très au-dessus de tout ce que nous aurions pu espérer.
A partir de telles expériences sur près de 20 ans, on constate le bénéfice d'un éducatif partant d'expérimentations collectives, et d'un culturel exigeant.
Enseigner, c'est créer de la curiosité qui fait interroger tout ce qui nous entoure. Quand le cercle de curiosité s'élargit, c'est signe de pro-gression.
Un groupe de 7-9 ans arrive avec des petites boîtes, dont le contenu doit être précieux.
Ils ont ramassé dans la cour différentes feuilles mortes, mis dans des boites qu'ils me secouent aux oreilles pour que j'écoute, "car ça fait pas pareil."
J'enregistre pour permettre une écoute collective, ils mettent des mots pour distinguer les bruits différents. Je suis émerveillée de cet affinement sensoriel.
Et de leur persévérance. Un groupe recommence 17 fois l'enregistrement d'une séquence de quelques secondes de sons fluides, légers qui s'anéantissent lentement dans le grave. J'avais essayé pourtant de les convaincre que "c'était bien," n'en pouvant plus ! ! !
Et aussi de leur curiosité, la vraie, celle qui vient quand on a fait soi-même…
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Cette question me surprend… j'avais sous la main le Tautologos de Ferrari (œuvre réputée difficile, complexe, que des adultes avaient écoutée) que je leur fis entendre sans aucun commentaire de présentation, et les enfants crurent donc qu'il s'agissait d'une œuvre collective, comme eux-mêmes pratiquaient la création.
Ni soupir, ni sourire, écoute sérieuse, attentive, puis cette réflexion inoubliable :
<
Gardons précieusement, cette lucide cette magnifique et sage réponse.
A l'écoute, j'ai tout de suite saisi la beauté de l'œuvre, je reçois, je comprends je peux communiquer avec "eux". Pourquoi les critiques ne sont pas aussi réceptifs ?..
Ce qu'ils font est tellement bien que j'en suis jalouse ! nous en sommes encore loin avec nos balbutiements, je le sais, donc je suis lucide.
Egalité de la condition humaine, pas de faux mysticisme de l'artiste, c'est un humain comme nous, bien que débutants nous aussi sommes créateurs."
Suite d'extraits… "1966 Ateliers de Recherche, d'Expérimentation et de Création Collective, avec des Matériaux Visuels et Audibles."
Longue dénomination de nos participants, mais exacte, puisque baptisés après leurs naissances !
Recherche/Expérimentation, les adultes aussi la pratiquent. Un ingénieur amène de son usine des plaques de tôle de taille et épaisseur différentes, qui furent interrogées -au ralenti, en accéléré, inversé- longuement et avec passion, tant les révélations sonores selon les frappés étaient mystérieuses, multiples, surprenantes et magnifiques.
Quand ils auront créé, comme les enfants ils apprécieront la musique contemporaine.
Ceux-ci ( autre groupe d'enfants Internes et Externes) ont voulu écouter la Musique Concrète.
Je leur passe l'Orphée de P.Schaeffer, qui les bouleverse et qu'ils veulent ré-écouter. Je leur dis que cette œuvre n'est pas aimée de tout le monde (et c'est peu dire !). Ils ne comprennent pas pourquoi et décident de passer cette musique avec une bande de diapositives,"parce que c'est beau, et qu'on voudrait que tout le monde l'aime." Les diapos que j'apporte ne leur conviennent pas. Participant aussi aux Ateliers du Visuel, ils décident de les fabriquer eux-mêmes.
Ils retravaillent directement sur des diapos loupées, ( peinture, collage grattage ) et décident ensemble de celles à garder et pour quelle séquence. Enorme travail de plusieurs mois."
A cette époque, Roger Accart, fondateur de "Musique du Temps" demandait à FAIRE d'intervenir pour "préparer" la salle avant un concert, pour réduire l'incompréhension chahuteuse ! FAIRE refusa à regret, la parole seule est inefficace… Pour débloquer notre inventivité, il nous faut plonger dans la pratique expérimentale du sonore. Mais… qui est le plus cultivé ?
… prenons réponse dans les documents d'H.O.Z-B.:
<<>> ( Dr R.de Voxvrie) Celui qui crée donc qui utilise son esprit d'invention, ne peut être analphabète. Est-il pour autant cultivé ?… et la culture c'est ?…
Très souvent interrogés à ce sujet, nous commençons toujours par préciser le sens de ces mots à leur origine, pour mieux apprécier leur cheminement ou déviation, l'un et l'autre importants à connaître.
Culture, (KwEl, en indo-européen, cercle, cou) était à son lointain départ un mouvement tournant, qui est sans doute le retournement de la terre pour la rendre fertile ? (Dic. des Racines, Larousse )
Culture, <
Au sens figuré la définition est proche :<<>> (id)
La culture serait un moyen de fabriquer de la nourriture, de s'en nourrir, de l'assimiler pour acquérir ou développer son sens critique, son goût, son jugement. (id.)
Et Cultivé ? <<>> (dit le ROBERT), il s'agit encore de moyens d'assimilation et non de finalité
FAIRE déduit qu'il serait donc possible d'être cultivé avec peu de nourriture de très bonne qualité et bien assimilable. C'est celle qui s'adresse au trois cerveaux du sapiens, et pas seulement au dit reptilien (nos automatismes), au dit limbique (l'émotion, l'affect) mais aussi au néo-cortex qui rassemble les deux cerveaux primitifs et qui les met en garde.
Cette nourriture rentre dans la zone éclairée, la consciente, nous pouvons la refuser, elle ne s'empare pas de nous à demi-endormis. Les civilisations de la Magie utilisent des rythmes binaires longuement répétés pour basculer hors conscient. Alors, le vigile s'endort...
Un sociologue Africain nous a averti : <
Suite d'extraits… 1967 Avec le Ministère des Affaires Culturelles
"Méthode de Généralisation du Phénomène Musical."
"C'est long mais juste et nous acceptons. C'est ainsi que l'Audible fut nommé par un chargé de mission du Ministère des Affaires Culturelles qui avait demandé d'assister discrètement à un Atelier et qui a été conquis. "Vous n'avez pas le droit de garder votre méthode totalement révolutionnaire cachée, vous devez en avertir Paris et le G.R.M." (?) Le Groupe de Recherches Musicales, représentait à l'époque l'avant-garde planétaire.
Nous avions depuis 1966 des Ateliers de l'Audible pour adultes : enseignants, -y compris de musique- comédiens, artisans-créateurs, employés d'administration, architecte, étudiants divers… tous des aventuriers du culturel !
Le premier demandeur, prof. de math en lycée professionnel nous dit : <
Dans nos locaux exigus, (à 8/10 c'est bon !) des participants viennent régulièrement pour un Atelier d'Audible hebdomadaire de 2h. Un prof. de Musique fait 300km.A/R chaque semaine."
Les observateurs que nous sommes, sont surpris que les initiateurs n'aient pas compris que leur radicale révolution dans l'approche de "l'art" était scandaleuse, surtout dans l'Audible. Extrait de leurs textes de 1960 :
"Ne pas <
Nous sommes surpris aussi que H.O.Z-B n'aient pas répondu à l'intérêt qu'ils suscitaient : des hauts-fonctionnaires qui se déplacent pour les rencontrer, être invités au Ministère de la Culture, au GRM pour faire des conférences sur leur pédagogie, (leur disant <<>> ) Sollicités pour faire un rapport, ils refusent de le rédiger. C'est la persévérance du chargé de mission qui finira par les décider, et la demande personnelle de Pierre Schaeffer, le "fleuret de l'avant-garde" qui insiste pour avoir un rapport personnel sur cette révolution pédagogique partie de sa Musique Concrète."
Il aura son Rapport (15 pages mais précises ) Il l'a lu, et il voudrait les rencontrer.
Ils sont invités à la grande Célébration Internationale à l'occasion des 20 ans de la création de la Musique Concrète, où seront présents, toute "l'avant-garde artistique" de notre planète. Curieux, ils ne manqueront pas cette occasion.
P.Schaeffer les recevra le 13 mai 1968, Cette coïncidence entre les évènements "révolutionnaires" et la marche tranquille de ces innovateurs amusa leurs amis. .
Voici des extraits de cet entretien, dont ils sont satisfaits et amusés. :
"Nous faisons part à Pierre Schaeffer de notre reconnaissance pour l'élargissement, la libération du "sonore" qu'il a apporté au monde musical, ce qui modifie totalement notre rapport à la musique, à l'ARt. (P.Schaeffer a écrit des ouvrages nombreux et variés)
Il nous parait surtout préoccupé par le poids d'une culture musicale figée. Nous lui disons que les nouveaux moyens d'aborder le monde sonore, que nous faisons pratiquer, ont déjà réveillé ce monde endormi. Dans nos Ateliers des professeurs de Conservatoire sont enthousiastes. Il s'en réjouit pour nous et voudrait bien lui aussi en trouver à Paris, mais elle est "une ville du passé " et qui s'en aperçoit ?
Suite de l'entretien avec P.Schaeffer…
" Qu'importe, puisque tant de Régions-Pilotes peuvent la remplacer !
Nous communiquons à P.Schaeffer les résultats de cet autre abordage au sonore.
Le sclérosant c'est la façon d'entrer en Musique par une technique instrumentale qui a peu de rapport avec le grand mystère du sonore. ( Musique est plus que du bien joué !)
Un professeur du Conservatoire de Lyon dit : "j'ai"
Il n'y a que les grands instrumentistes qui en réchappent, mais pas toujours le tout-public.
Nous essayons de le convaincre que si nous avons fait émerger tant d'amoureux du monde sonore et de la "grande musique" même parmi des enfants socialement défavorisés, c'est grâce à la Musique Concrète.
Nous osons lui dire (!) que nous prenons le relais, car nous avons tiré les conséquences de sa Musique Concrète, nous mettons en pratique ce qu'il a "dit" tout matériau sonore est un microcosme à explorer, et peut devenir instrument. Ceux qui ont peur, refusent ce bouleversement culturel et social.
Il a l'air d'accord, mais notre enthousiasme de conquérants naïfs, n'arrive pas à lui faire oublier la lourdeur des passéistes, figés à leurs postes d'élites.
En partageant une tasse de thé, il terminera cet entretien cordial, en nous proposant de faire la révolution dans la dite élite musicale :
<< Je voudrais vous confier les Prix de Rome qui viennent de toute la planète faire un tour au Groupe de Recherches Musicales, et ils ne comprennent rien !…
Ils sont stratifiés dans leur seule musique, de quelques pays qu'ils viennent, je ne peux rien en faire…
Vous, avec votre méthode qui remet en question tant de choses vous allez pouvoir les faire bouger. (dit en terme imagé)
Mais il faudrait les garder quelques semaines, donc avoir des locaux pour les recevoir ?… … Tenez-moi au courant.>>
"Nous acceptons l'épreuve, car très compréhensifs des conditionnements que peuvent avoir des Prix de Rome, dans les Conservatoires depuis 15 ans et plus…
Pas de locaux à Lyon, seulement une pièce de 20 m² qui ne permettrait pas à ces musiciens de se mettre en des-habitude. Notre première démarche fut donc de chercher de grands locaux pas trop éloignés de Lyon, pour les Prix de Rome, mais aussi pour des demandeurs aventureux… de plus en plus nombreux. Nous pourrons les entrouvrir dès 1969/70.
La "révolution culturelle" de mai/juin 68 (en juillet les révolutionnaires étaient à St.Trop. ! ! ) nous ayant appelés dans les Universités, les Radios nationales et régionales pour animer divers forums sur la Culture, nous avons de petits articles dans la Presse et nous arrive un public voulant expérimenter nos Ateliers.
Dans ce public varié, des enseignants stressés, déprimés (disent-ils) qui espèrent en notre pédagogie qu'ils voudraient "apprendre."pour l'adapter à leur discipline.
Plus urgent que les Prix de Rome ?… et nous recevons d'abord les enseignants.
Des participants craignant que cette méthode audacieuse soit défigurée par des récupérateurs, nous ont convaincus de créer une Association Loi 1901."
Suite d'extraits… 1970 La Dynamique Sensorielle, Expérimentation et Création Collectives dans l'Audible et le Visuel, s'officialise dans FAIRE.
Tous les participants de la première heure s'engagent dans cette association loi 1901, qui naîtra officiellement le 4 août 1970. ( l'abolitions des Privilèges ? !)
Nous demandons le patronage du Ministère Jeunesse-Sports-Loisirs, ( puis Ministère du Temps Libre ) qui nous avait incités depuis longtemps à créer une association.
Le Conseil d'Administration de FAIRE est de l'avis du "chargé de Mission" des Affaires Culturelles et nous rédigerons ce Rapport en 1972.(à voir en Annexe)
Nous commençons des stages en chaîne, (2 dimanches mensuels pour l'année scolaire pour chaque groupe) et avec un bon pourcentage d'enseignants qui voudraient faire une formation en l'adaptant à leur discipline. Nous en sommes très heureux.
Mais, arrivent aussi des jeunes avec des rêves de société idyllique qui refusent le réfléchi, (ils spontanent…! ) Ils aimeraient être Animateurs, ou le sont déjà sans n'avoir rien à transmettre. Entendu : <<>>
Les plus malins ou innocents, récupèrent quelques morceaux de leurs Ateliers, juste ce qui peut servir, et s'en vont discrètement au bout de quelques dimanches, en oubliant de régler.
Mais nous avions rencontré plus gros piratage : La Direction de Jeunesse et Sports Rhône-Alpes nous avait passé un dépliant d'un Organisme Culturel parisien qui formait des Animateurs avec une Méthode d'Avant-garde révolutionnaire. ( Nous ne nommerons ni l'Organisme, ni le Formateur.)
Le curieux ?…on y retrouve tous les termes techniques employés dans nos Ateliers de l'Audible, mais sans aucune démarche socio-éducative. Nous écrivons à l'Organisme pour lui dire notre plaisir de trouver un autre pionnier à Paris, mais…. pas de réponse.
Les moins naïfs voient un énorme piratage. En remontant aux sources, en quelques mois, tout s'éclaire :
Un de nos participants lyonnais (de 66-67) envoyait chaque semaine un compte-rendu détaillé de son Atelier de l'Audible à son frère qui voulait travailler dans le Culturel. Il arrêtait la peinture, l'Audible lui paraissait plus juteux, plus révolutionnaire, et totalement ignoré des parisiens ! Quelques mois plus tard, nous avons l'occasion de le rencontrer à Paris, très gêné il regrette son emprunt et nous demande le silence. Il était maintenant psychothérapeute !
Ne pas croire que Paris n'a que des flibustiers ! Mais toutes les grandes métropoles du monde attirent les aventuriers qui se perdent dans la foule et profitent de la naïveté de ses habitants. ("on est les meilleurs !")
Bien entendu, les Ateliers en Ecoles, Collèges, Lycées, aussi en M.J.C. comme ceux de l'Internat Municipal, seront poursuivis dans leurs locaux lyonnais, avec des participants qui ont désiré être formés. (quelques traces de ces activités, à disposition)
Depuis 1970, toutes les activités de Formation se passent au siège de l'association au Fond'Aigues à Bagnols, qui offre des locaux spacieux et silencieux. (28 km de LYON)"
Pour H.O.Z-B. ceux qui désirent se servir de leur pédagogie sont les bienvenus s'ils ont bien compris le projet de société qu'elle prépare, et s'ils ont le courage et la patience de l'expérimenter.
Mais ce qui est insupportable, ce sont les parasites incapables de comprendre le sens d'une pédagogie, qui la défigurent avec des paillettes pour attirer le client ou… qui font paraître des ouvrages trop "fidèlement" calqués sur un Rapport descriptif, que FAIRE a eu la naïveté d'envoyer confidentiellement à un Ministère. (voir en Annexe)
Suite d'extraits…
"Qui vient au Fond'Aigues en week-end et pendant les vacances scolaires ?
"Géographiquement en w-e. d'abord la région lyonnaise, l'Ain l'Isère la Loire. Durant les vacances scolaires, Paris bien sûr, puis le nord de notre hexagone, et l'Allemagne, la Suisse, la Lorraine, la Bretagne, l'Espagne… et quelques participants de départements divers.
Ce qui les réunit c'est la curiosité, (qui ne peut pas être un défaut !) la recherche pour améliorer leur "métier" qui est souvent dans la relation avec l'autre : enseignants, éducateurs, psychologues, orthophonistes, assistants sociaux, quelques médecins et artisans-créateurs. Bien sûr des étudiants variés… mais pas eu de philosophe !
Aussi quelques manuels, ceux qui savent aussi "penser avec leurs mains."
Nous recevons chaque année un stage OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse) avec 80 % d'allemands. Certains reviennent dans l'année pour échanger ou faire un stage.
Pourtant, ce que nous proposons n'est pas un Club'Med… on travaille et les échanges sont clairs, directs, consistants… FAIRE n'a pas peur des affrontements, signe de bonne santé des groupes ni censurés ni manipulés.
La Direction de l'OFAJ disait : <<>>
Nous participons aux Séminaires des Formateurs de l'Ofaj et en 1975 on nous offre un voyage pour rencontrer en Allemagne un Centre de Formation, proche du nôtre. Echanges très sympathiques -en français- avec le Directeur qui a matériellement tout ce qu'il peut désirer… mais il n'a pas des stagiaires assez motivés, dit-il et il nous envie. Pourquoi ? écoutons-le :
<<>>
Oui ! les avantages de ne pas être attachés… mais s'il y avait des contrôles sur les Formations, il pourrait peut-être y avoir des subventions pour les "sérieuses" ?… ne serait-ce pas le meilleur ? ! ?
Dès 1972, des stages de corporation : Directeurs de M.J.C de la Fédération du Rhône, Directeurs de Centres Sociaux, Professeurs de psychologie (de Lyon II qui leur octroie 60 heures) divers groupes d'orthophonistes… des Ecoles d'Educateurs et souvent des éducateurs d'un même Etablissement en Formation Permanente.
Ils viennent parfois pour un stage de deux semaines, mais le plus souvent pour un stage-en-chaîne sur l'année scolaire, et quelques-uns font les deux.
1972-1990, des stages pour enfants et adolescents, demandés par les parents.
Nous désirons les limiter à 20 stagiaires, car chacun a besoin de temps pour dire....
Les Ateliers se font à 8/10 participants, être 1/8 ème c'est mieux qu'être 1/20 ème ? !
Pour expérimenter, inventer, du temps, du calme, de la disponibilité sont indispensables.
Nous demandons à des stagiaires qui ont bien compris notre pédagogie et qui désirent retransmettre, après une bonne préparation, de nous aider en prenant en charge certaines activités.
Les enfants, comme les adolescents participent à la confection des repas ( avec une spécialiste qui leur apprend la cuisine ) ils font la vaisselle, rangent, balaient… joyeusement.
Ils ne sont pas venus ici pour être assistés, ni pour consommer, mais pour une réelle participation avec les autres dans le stage, qui les responsabilise."
Suite d'extraits…
"La particularité de ces stages interdits au plus de18 ans, c'est leur sérieux.
Le sérieux dans les expérimentations, les réalisations, les débats, leur persévérance qui va jusqu'à l'acharnement… souvent difficile de les arrêter !
Nous devons parfois leur "accorder" un Atelier en soirée, "car on avait pas fini."
Et quand nous leur faisons remarquer (en stages-enfants) qu'ils font entre 6 et 7 heures d'Ateliers, et qu'entre temps ils participent aux services du collectif, ils disent :
<<>>
Ah! si les enseignants découragés étaient mouches au Fond'Aigues…? …!
Cette participation au vivre-ensemble ne peut se faire en Club-Loisirs, M.J.C… à cause du nombre, du temps limité par des horaires précis, ici on vient pour inventer, échanger, choisir…
Il n'y a pas un à-côté du stage, pas de parenthèse, chacun peut rester dans sa démarche inventive.
La perspicacité de certains adolescents nous émerveille, ils arrivent à gérer eux-mêmes leurs conflits dans nos réunions du soir. Avec nous ils ont établi -après nous avoir testés !- des rapports de confiance, qui nous amènent tous à des échanges rares.
Ils nous ont beaucoup appris sur les incompréhensions entre les enfants et les parents. Impossible de demander de l'objectivité à un adolescent… sa vie souvent centrée sur lui-même, est trop colorée par son affect, son émotion. Il faudrait que les parents soient moins timides, moins discrets, car dans les revendications sérieuses, les ados. leur reprochent leur indifférence, leur manque d'attention :
<
Le second reproche sérieux c'est : <<>>
Après le stage beaucoup de parents écrivent, viennent… leur enfant est revenu changé, il, elle cherche maintenant le dialogue, on arrive à discuter, car il, elle a grandi.
Ce mot qui revient souvent nous comble d'aise.(Certains parents demandent à faire leur stage !)
Pour les enfants et adolescents y a-t-il des suites ?
Ceux qui viennent de la région parisienne font souvent d'autres stages au Fond'Aigues en été.
Les Rhône-Alpins s'organisent pour se retrouver un dimanche/mois, et font d'excellents travaux. Nous constatons encore, que les processus de créalisation des enfants sont proches des adultes.
Pour tous les curieux, nous avons quelques traces visibles, audibles... de ces stages.
Avec les adultes nos interventions extérieures continuent. (Rhône-Alpes, Paris, Suisse)
On peut distinguer les Ateliers d'Information, (1w-e) ou de Sensibilisation, (1 ou 2 sem.) ou de Pré-formation, comme dans la région parisienne, avec 10 week-ends dans l'année.
Pour la Formation,(minimum 200 h.) le matériel du Fond'Aigues est indispensable.
Enfin, à partir de 1977, des stagiaires envoyés par leur Entreprise.
Cadres en relation avec le personnel, responsables syndicaux, qques. manuels de grosses usines…
A quelques semaines de distance des Responsables du Personnel de Rhône-Poulenc, et des Manuels de chez Berliet-Tank, nous lançons la même petite phrase provocante :
<<>> qui amène le même brouhaha, de non ! vous vous trompez… je chante faux… je suis incapable de dessiner… je ne comprends rien à l'art… Leurs dénégations sont identiques, qu'elles viennent du complet-veston ou des blouses bleues… les uns comme les autres ne savent pas qu'ils ont à se créer chaque jour.
Quand chacun se sent impliqué dans Education et Culture, la société change."
Suite d'extraits… "Quant à la Dynamique Corporelle qui part de la Respiration Physiologique, elle est une mise en Dé-conditionnement.
C'est la respiration naturelle, mais comme nous ne respectons pas toujours la nature nous sommes parfois obligés pour la comprendre, de la ré-apprendre !
Grâce aux claires explications du Dr Wicart, et de bien d'autres maintenant, nous comprenons cet acte primordial qui donne au diaphragme, le muscle de la vie et de la mort, sa vraie place.
Pour la bonne digestion, comme pour le bon moral, respectons notre physiologie respiratoire.
Peu de rapports avec celle des "cours de yoga" qui veulent nous amener aux performances des yogis, en nous faisant travailler sur les temps respiratoires, ce qui n'est pas sans danger.
Pourquoi cet acte primordial, n'est-il pas respecté ? Par ignorance, comme ces dames à taille de guêpe au siècle dernier, qui bloquaient leurs diaphragmes par des corsets ultra-serrés et qui respiraient la bouche ouverte… et certains jeans ne font guère mieux ! ?
Mais aussi, on fait inverser le rôle du diaphragme pour utiliser notre agressivité.
On apprenait aux soldats à inspirer en "gonflant les pectoraux" c'est-à-dire en remontant le diaphragme au lieu de l'abaisser, car nos poumons précieux sac d'air, se remplissent de bas en haut comme tout récipient ! sans cela, tension, crispation.
Un Inspecteur de Jeunesse et Sports parcourait les salles de gymnastique pour essayer de convertir les Moniteurs de Sport : "Je suis très choqué qu'ils fassent respirer les jeunes comme les soldats
de l'Empire, qui étaient corsetés !" Comme l'étaient aussi nombre d'officiers nazis…
Hélas ! des professeurs d'EPS, des kinés. des infirmiers, sont souvent dans l'erreur.
Par contre des médecins éminents nous ont demandé de pratiquer cette Respiration Physiologique, car elle n'avait pas été enseignée durant leurs longues et savantes études.
Si nous trouvons plaisir à bien respirer, nous pouvons "habiter notre corps…"
La Dynamique Corporelle n'a aucun rapport avec l'Expression Corporelle.
Comme dit (p.9) chercher à s'exprimer c'est laisser sortir ses stéréotypes, car nous ne pouvons pas être nous-mêmes sur commande. L'expression de soi-même, ne nous agrandit guère, elle est répétition, tandis que l'expérimentation de… par soi-même, révèle des aspects extrêmement divers, surprenants, de nos attitudes, gestes… Soyons curieux !
Et si nous regardions l'autre comme un OMNI ? (Objet Marchant Non encore Identifié.)
1975-1979 La réussite de cette pédagogie… mais aussi temps d'interrogation.
Tout va bien pour H.O.Z-B.. Leur Ministère de tutelle (Jeunesse-Sports-Temps-Libre) leur dit à Paris : <<>>
En w-e et vacances scolaires, les stagiaires lointains. En semaine : les proches au Fond'Aigues ou à Lyon. (ouvert un grand local au centre de Lyon)
Deux groupes en Formation sur plusieurs années et des groupes en w-e mensuels à Paris, en Suisse. La Dynamique Sensorielle "recycle" dans les Ecoles Normales et dans les Universités. Parfait ?… NON !
H.O.Z-B : "Nous prenons conscience par ces riches évaluations de stages adultes et jeunes, qu'ils ont surtout des ouvertures, des interrogations, mais pour se mettre en réalité avec ce qu'ils ont découvert, ils ont besoin d'analyses solides, et de motivations fortes. Ils nous disent :
<
Nous les avons bien entendus et bien écoutés… et nous partons en réflexion."
Suite d'extraits… 1979 une participante dit : euréka !
"En fin d'un stage de Sensibilisation pour adultes, ( avec 60% de moins de 30 ans) une participante responsable d'une Agence Locale Pour l'Emploi voit dans nos stages de Dynamique Sensorielle un remède pour les stages de Formation Professionnelle pour les jeunes : <
Elle a nettement constaté les modifications du comportement des participants durant cette 10zne de jours de stage, apprécié les évaluations quotidiennes, elle les a écoutés, a discuté avec eux, et nous convainc de "proposer un stage FAIRE à son Ministère."
Un mois ou deux de rencontres, et nous commençons à rédiger les projets de plus en plus précis, circonstanciés, et qui enfin sont complets au bout d'une dizaine de propositions de stages.
Il fallait expliquer aux Administrations, l'urgence de s'occuper autant du contenu d'un stage, que du contenant, c'est-à-dire du réceptacle, le stagiaire.
Réaction des 42 Administratifs rencontrés : <<>>
La D. R. de Jeunesse-Sports-Loisirs, pourtant habituée à nos "innovations" nous demande de retirer notre dossier auprès du Ministère Du Travail et de l'Emploi : <
La première fois que cette Commission Paritaire était unanime ! Pourquoi ? sans doute parce que ce jury après la surprise de la première lecture s'est rendu compte de son réalisme ?
1980 Partenaire du Ministère du Travail et de l'Emploi.
"Nous innovons le premier stage en France pour jeunes demandeurs d'emploi, où le temps est partagé entre la Formation Professionnelle et la Stabilisation du Comportement, dans le cadre des stages "Pacte pour l'Emploi Jeunes."
Annoncé dans les ANPE, les C.R.I.J. nous recevons 285 demandes par courrier !
Les stagiaires sont limités à 16, tous hébergés au Fond'Aigues.
3
Pour des éliminations spontanées, il faut qu'ils soient bien avertis. Ensemble du lundi au vendredi soir, les "lointains" pourront-ils rentrer chez eux ? Stages en Entreprises d'une semaine toutes les 3 ou 4 semaines.
Ils assument leurs repas, l'économat, l'entretien de leurs locaux, doivent absolument s'abstenir de fumer, et s'engager pour les quatre mois de stage, sans aucune absence.
Voici les Formations pré-professionnelles proposées pour les garçons comme pour les filles : éléments de soudure, électricité, électronique, bois. La formation d'Auxiliaire de Vie débouche sur une embauche immédiate. (L'Auxiliaire de Vie est très demandé, même pour les garçons, dont la présence est souhaitée auprès des jeunes accidentés, souvent handicapés. )
Pratiquer la des-habitude : 2 heures par semaine de jardinage, de couture, (garçons et filles) avec des spécialistes dynamiques, les ont amenés à d'enthousiastes réalisations.
Nos exigences et nos propositions clarifient les candidatures, mais nous sommes quand même obligés d'en rejeter pour n'en garder que 40 à qui nous proposons un mini-stage : Six jours au Fond'Aigues, avec aperçu des ateliers Pré-professionnels, et professionnels et aussi des Ateliers de Dynamique Sensorielle; nous les avertissons que chaque jour nous ferons le point.
En fin de ce mini-stage, la Maîtrise et chaque candidat se choisiront mutuellement."
Suite d'extraits… "1980/81 Avec 12 garçons et 4 filles… l'innovation.
"Ils ont de 18 à 22 ans, 2 Parisiens, 1 Bretonne, 1 Lorrain, et des Rhône-alpins qui s'impliquent tous dans les Ateliers de Dynamique Sensorielle, dénommés par l'ANPE Stabilisation du Comportement, puis à tous les Ateliers proposés. Un travail de labour profond et difficile.
L'Inspecteur de l'ANPE passe toutes les semaines : <<>>
Ils quitteront tous le stage avec un emploi à temps indéterminé ou une formation précise.
Nous avons même pu "débusquer" un luthier renommé pour un stagiaire dont le rêve depuis l'enfance était la lutherie. Sur notre insistance il l'a accepté et pris en Stage en Entreprise, puis embauché, 5 ans après il fondait son propre Atelier de Lutherie. (A disposition des traces de ce stage)
Très heureux des résultats de ce stage innovant, nous programmons de passer à d'autres réponses innovantes. Celles de parents d'adolescents qui sont en fort rejet de scolarité, et pour lesquels il n'existe que peu de solutions.
Nous commençons l'information de la création de cette nouvelle structure des Etudes Actives qui a été réfléchie depuis longtemps : regrouper au Fond'Aigues des adolescents inscrits à des Cours par Correspondances avec l'aide "d'Assistants d'Etude," et de nos Ateliers de Dynamique Sensorielle… Mais…
1981 Mais… Le Ministère du Travail nous demande de récidiver.
Trois mois après la fin de ce stage "Pacte pour l'Emploi Jeunes"un appel téléphonique de Paris, du Ministère du Travail, nous demande de réaliser un second stage avec stabilisation du comportement. Nous refusons, car en préparation d'une autre structure innovante.
Mais on insiste "Nous avons regardé longuement votre rapport, ces jeunes paraissent en effet à peu près stabilisés... leurs employeurs sont satisfaits, alors nous vous demandons de faire un second stage.
S'il était aussi positif que le premier, nous envisagerions d'introduire obligatoirement dans 40 % de nos stages "Pacte" des activités psycho-pédagogiques, comme vous l'avez fait."
L'enjeu est important, Faire promet de réfléchir avec son Conseil d'Administration.
Ceux-ci pensent que ce "stage innovant" a dû être longuement analysé, qu'il n'est pas fréquent qu'un Ministère prenne modèle sur une petite association, et qu'un second stage peut faire intégrer un réel changement positif auprès des jeunes chômeurs.
Nous récidiverons et pour 6 mois, et puisque nous sommes maintenant assurés de sa reprise par le Ministère, nous arrêterons là avec ces stages "Pacte."
D'après nos informations, la "reprise de l'innovation" fut légèrement modifiée. S'il y eut beaucoup de psychologique, il y eut peu de pratiques socio-éducatives… Compréhensible puisque la Dynamique Sensorielle oblige au travail collectif, donc aux affrontements enrichissants quand ils sont vécus avec nos outils d'analyse.
Mais ce Stage II (de 12 filles et 2 garçons) nous a amenés à répondre à plusieurs demandes féminines qui désiraient travailler dans l'éducatif avec des enfants.
Leur ayant fait visiter des "Lieux de Vie" très variés, qu'elles ont bien analysés avec critiques positives/négatives justifiées, nous croyons que certaines seraient prêtes après une formation solide, à travailler dans l'éducatifs, sous la responsabilité de FAIRE.
Alors, nous évaluons avec la DRASS, les besoins de la Région… et cogitons ! "
Suite d'extraits…"1982-83 Réfléchir et créer avec Les Affaires Sociales…
Nous avons des échanges fructueux avec des responsables de la DDASS et de la DRASs
Il manque : des petits Foyers d'Accueil pour les fratries… il manque des personnes bien préparées à l'éducatif en plus de leur bonne volonté… … il manque des Organismes compétents et disponibles, qui feraient poursuivre à toute structure d'accueil une formation continue socio-éducative.
D'autre part, des participants formés en Dynamique Sensorielle intervenant en divers organismes, (Centres Sociaux, M.J.C., I.M.P….) où les résultats sont très positifs, nous incitent à créer une autre structure. <<>>
Des administratifs souhaiteraient des lieux d'accueil bien encadrés dans de petites maisons, pour 4-6 enfants DDASS et Justice, et bien sûr de la place pour les fratries.
Au bout de 14 mois de projets précisément élaborés, voici : lES Gîtes d'Action.
Ils seront encadrés par des Moniteurs d'Action Sociale, sous la responsabilité de FAIRE, mais supervisés avec un Organisme d'Éducation : une gestion à deux têtes.(voir Annexe)
A Paris, le ministère des Affaires Sociales, par son Département des innovations avait choisi avec enthousiasme notre innovation sur 100 autres propositions.
Ils se félicitaient de nous avoir "dénichés" : <<>>
Après 4 mois de concertation avec la DDASS et l'Organisme partenaire, après visites de lieux d'hébergements, (presque achetés par les Affaires Sociales) nous avons dû renoncer face à la difficile "gestion à deux têtes." La tête de FAIRE qui regardait en avant et la tête d'un Organisme chevronné. Mais nos Gîtes d'Action furent repris par les Affaires Sociales.
1984-1985 Partenaire de l'Éducation Nationale : Les Etudes Actives.
Pas de pleurs sur ces deux années perdues !… nous reprenons le chantier Etudes Actives.
Depuis quelques années, nous sommes interpellés par des parents : "il (elle) refuse d'aller au collège, j'ai tout essayé, c'est le blocage, je ne peux pas le traîner de force en classe ?… a-t-il été trop gâté ?… votre pédagogie pourrait peut-être l'aider ?..."
Durant cette année nous avons dénombré 105 appels au secours par courrier et téléphone, sur simple information par circulaires aux membres de l'Association.
Il y a bien sûr les enfants binaires qui fonctionnent sur le "j'ai envie/j'ai pas envie" !…mais aussi bien d'autres… .. un grand dyslexique de 16 ans ne veut pas arrêter les Etudes mais choisir ce qu'il peut faire : dessin, Histoire, Histoire de l'Art… … elle a 15 ans et ne supporte plus l'atmosphère scolaire depuis la mort de son père… … atteint d'épilepsie il est mal accepté en collège… … il y a les anorexiques, les déprimés, les anxieux… … les agités renvoyés même des Ecoles Privées… … les grandes incompréhensions parents/enfants, qui ont besoin de distance pour dédramatiser.
Pour tous, la solution se trouve dans les Cours par Correspondance, souples, mais de haut-niveau, qui peuvent s'adapter à de très nombreux cas.
Mais il faut remédier à la solitude, les regrouper, leur proposer des activités autres que scolaires, faire appel à leur capacité créatrice, et les ouvrir à la vie en société, au sens de l'autre… pas de bonheur sans cela !"
Suite d'extraits… "1985-1986 Pour tous ceux-là, les Etudes Actives :
-faire sa scolarité par le Centre National d'Enseignement à Distance, (CNED), aidés par deux "Assistants d'Etudes," et chaque semaine converser avec une Anglaise,
-participer aux Ateliers quotidiens de Dynamique Sensorielle,
-gérer en commun le budget nourriture, faire les achats décidés ensemble,
-apprendre à faire ses repas avec un professeur d'Enseignement Ménager,
-prendre en charge l'entretien de sa chambre et en partie des locaux collectifs,
-animer les veillées, chacun à son tour, sur le sujet que l'adolescent décide.
Pour les adolescents, c'est une rupture qui responsabilise, donc qui mûrit.
Pour les parents, temps et moyens sécurisants : enseignement CNED (donc de l'Enseignement public qui permet de rentrer à nouveau facilement, dans collège et lycée) encadrement solide, en petit nombre où les remous sont pris en charge et s'apaisent.
Au Ministère à Paris, le responsable du CNED avait bien compris et apprécié cette innovation, la première, enfin au Pays qui avait inventé les Cours par Correspondance.
Au Québec du proche mais moins organisé. FAIRE, cette petite estafette pouvait essayer un sauvetage, qui était impossible au Gros Navire E.N. : <<>>
FAIRE, peu flatté d'être devenu "nettoyeur de dents" a bien apprécié cette reconnaissance d'utilité !
Faute de subvention nous n'avons pu continuer malgré de bons résultats de réinsertion. Nous aurions fait quelques modifications qui répondaient aux difficultés rencontrées.
- ne pas accepter en même temps trop d'adolescents en crise, car ils se supportent très mal !
(nous nous étions laisser convaincre quand les parents disaient : <<>>)
- limiter à 8 adolescents en tenant compte des âges, des difficultés et de la maturité.
- enfin la participation financière demandée aux parents était très loin des frais réels.
- nous recommencerions avec une subvention de l'Etat, correspondant à la différence de coût entre un élève en collège et un élève inscrit au CNED, celui-ci bien moins onéreux.
L'Education Spéciale (Organismes de l'E.N.) nous soutenait, et nous a demandé la patience.
L'année suivante une entrevue avec une psychologue de l'E.N nous a fait comprendre que le Gros Navire manœuvrait difficilement : <<>> (!)
Nous n'avons donc pas réouvert les Etudes Actives en 86/87… Mais vu l'intérêt qu'elles avaient suscité, nous avons espéré une bonne "récupération" !
Le plus pénible c'était l'abondant courrier de parents en détresse, les longs appels téléphoniques…
Avec certains parents tellement déçus, nous leur disions : <
En 1996 nous apprenons qu'un lycée de Lyon héberge de drôles de classes… par des parents (vivant en Ardèche) très ennuyés que leur fille de 16 ans ait arrêté ses études.
Un Conseiller leur avait parlé d'une scolarité spéciale dans les locaux d'un lycée, qui propose des études mixtes : le matin une activité choisie par l'élève, peinture, musique, danse, théâtre… l'après-midi, le scolaire par le CNED, mais sans enseignants, seulement avec l'aide d'étudiants de différentes disciplines. Leur fille était ravie.
Cette reprise partielle est un petit virage du Gros Navire Éducation Nationale."
Suite d'extraits… 1986 "Apprendre la Télévision
Comme on Apprend le Français à l'École"
Cette petite phrase étrange, suscite maintenant l'adhésion et quelques récupérations.
Durant les Etudes Actives, les adolescents avaient une soirée par semaine devant le petit écran, qui se terminait par des discussions partagées avec l'Equipe Pédagogique. Plus leurs fenêtres sensorielles sont attentives plus ils dépassent le seuil du "reconnaître." (tous, nous percevons d'abord le connu en éliminant inconsciemment l'inconnu.) Pour prendre conscience des pièges du petit écran, il faut tout percevoir attentivement, cela permet un discernement plus subtil.
Puisque l'Audible et le Visuel affinent nos perceptions sensorielles, nous créons un parcours pédagogique, qui mettra en éveil nos "récepteurs" de télévision.
Nous visons les Enseignants, les plus proches transmetteurs de savoir. Notre argument : puisque 90% des Français regardent quotidiennement la télé, contre 3% qui lisent régulièrement des ouvrages (hors magazines) il faut apprendre à lire la Télé.
Cet "Apprendre la Télévision comme on apprend le Français à l'École" avait suscité l'enthousiasme du Centre Régional de Documentation Pédagogique qui nous avait demandé l'autorisation de photocopier notre document condensé.
Apprécié aussi par certains Inspecteurs d'Académie qui pensaient en faire profiter les enfants -dès le CM 1- mais il fallait d'abord former les enseignants.
Un Inspecteur prévoyait déjà un Etablissement Scolaire accepter avec plaisir notre Formation.
Le problème : Quand faire cette formation, dans le temps scolaire ou hors du temps scolaire ?"
Nous devions attendre et nous attendîmes… un jour nous apprenons qu'il a changé de secteur… !
1990, à la Télévision régionale, une enseignante souriante dit qu'il était difficile d'imaginer son enseignement, elle faisait "Apprendre la Télévision comme on apprend le Français à l'École."(!) FAIRE lui écrit seulement pour le plaisir de la rencontrer, mais là aussi… silence
Plus tard, nous rencontrons un Professeur d'École qui avait suivi cette Formation (en 1 w.e.,au lieu de 80 heures minim à FAIRE ) et lui faisons passer le condensé donné au C.R.D.P. Elle ne reconnaît que quelques exercices d'analyse de l'image, mais aucun des exercices expérimentaux son/image.
Ces récupérations partielles, sont-elles indolence, incapacité d'imaginer le nouveau ?
"l'homme"
Le pire ce n'est pas de ne pas comprendre, mais de croire que l'on comprend.
Peut-on réfléchir sur l'éducatif, sans mettre à la base la Télévision ? Dès 1970 des sociologues nous alertent, (La Machine à Décerveler, Une École de violence…) mais les ignorants répètent cette grossière erreur : Pourquoi interdire la violence à la télévision, les enfants ont toujours lu des contes violents et ne sont pas devenus délinquants pour autant ?
Ecoutons la neuro-science : <
Et le scoop: <<>>
Alors, ne plus condamner les tueurs de 12 ans, les violeurs de 14 ans, victimes de notre refus d'une science que certains voudraient confondre avec un vieux moralisme.
(Parmi les démystificateurs de Télé, lire en langage cru : Le Ras-le-Bol des Bébés Zappeurs, de S.Royal.)
Ce magnifique instrument pourrait devenir un tremplin pour l'intelligence, la finesse, l'imagination créatrice, <<>> d'Albert .t Jacquard
Suite d'extraits… 1990 et 1991 et 1992 des Roumains au Fond'Aigues
"En 1989 des Roumains parlent librement à la Télévision : <<>>
Difficile de ne pas répondre à une remarque si lucide ? et nous répondons !…
Le C.A.et les proches de FAIRE sont d'accord. La D.R. de Jeunesse et Sports aussi, et comme nous innovons on peut supposer que ce sera long… il nous reste à organiser avec précision ce stage.
La bonne nouvelle, c'est que FAIRE pourra espérer une petite subvention pour alléger les frais de cette opération. Depuis 1985, les Associations 1901, n'ont plus de subvention de fonctionnement.
Nous programmons un stage du 26/07 au 6/08, de Pré-Formation, (pour 6 roumains et 6 Français) avec visites dans des Centres éducatifs, des Ecoles, Centres de Loisirs, des rencontres avec des responsables d'Organismes éducatifs, et de la DDASS et DRASS.
Impossible d'imaginer les montagnes que nous avons dû franchir chaque jour!
Le courrier met 10/15 jours, téléphone et fax seulement entre 1 h. et 5 heures du matin… parfois courrier nous disant qu'il est impossible d'avoir leurs passeports sans une convocation de FAIRE… ensuite papier certifiant que ces stagiaires sont logés nourris par FAIRE… et nous répondons toujours le jour-même… et malgré notre rapidité aucune réponse pour ce stage que nous avions proposé à Bucarest en décembre 1989.
Nous regrettons d'être obligés d'annuler ce stage prévu pour 6 Roumains et 6 Français.
Les Français partent en vacances, ainsi que le formateur-animateur et la cuisinière.
Mais, le surréalisme roumain !… Un appel téléphonique d'Orly le 20 août : <<>> Difficile de comprendre les Roumains ?…
Tout avait été prévu pour le 26/07 de Satolas, où des voitures les emmenaient à demeure.
Nous avons quand même pu les recevoir, mais sans les 6 Français, sans cuisinière… Avec un participant chevronné ! qui a bien voulu prendre ces 10 jours d'encadrement sur ces vacances.
Ce stage fut quand même très animé avec 6 jeunes femmes ardentes à apprendre, toutes directrices d'Écoles Maternelles, dont 5 parlaient parfaitement le français.
Vous pouvez trouver des traces de leurs passages, leurs évaluations et de longs courriers…
1991 et 1992 deux autres stages roumains, presque aussi surréalistes, mais il nous semble que parmi ces participants se sont glissés des nostalgiques de la Nomenklatura, motivation faible par rapport au stage de 1990. ( nous arrêterons là le franco-roumain.)
Nous avons eu depuis 1990 d'excellents contacts avec leurs Ministères à Bucarest, Jeunesse et Sports et L'Education National. Nous sommes félicités, remerciés et invités par ceux-ci pour faire une série de conférences sur notre pédagogie en Universités. ( logés dans la famille des responsables)
Nous cherchons parmi les proches de FAIRE, mais personne ne veut, ne peut se déplacer.
1995-1996 cédant aux très nombreuse redemandes d'Etudes Actives
Nous acceptons 8 ados très motivés, avec des parents comprenant bien notre pédagogie.
Ils viennent de tout milieu, parents et ados désirent l'hébergement au Fond'Aigues qui les a emballés, ils seront logés dans les 6 chambres disponibles, du lundi au vendredi.
Mais, difficile de trouver qu'un des deux "Assistants d'Etude" accepte d'être présent 4 nuits. Les subventions ne sont attribuées que pour un bien plus grand nombre d'enfants…
C'est alors que vues les multiples difficultés, nous modifions à regret ces Etudes Actives bis.
Sans les subventions demandées, nous ne pouvons offrir qu'un service minimum.
Nous annulons les lointains, prenons des enfants couchant chez eux (5 participants) et réduisons à 4 journées/semaines les Etudes Actives. Le seul dépannage possible. "
La Petite Histoire de cette Pédagogie continue…
La parole à H.O.Z-B, qui essaient d'extraire les points importants des nombreux Rapport d'Activités.
"La Dynamique Sensorielle étant par nature socio-éducative, a attiré des participants au sens social actif. Ils ont polarisé trois centres d'intérêt autour de :
garder notre libre-arbitre dans une société "Télé-guidée"(!)… trouver des sources sures pour vivre en bonne santé… de l'éducation et de la société à construire. D'où :
Pensée/Libre-Arbitre Prendre en Charge sa Santé Education/Société ...
Ces trois Commissions sont parties des sujets évoqués en Ateliers de Dynamique Sensorielle que des participants désiraient approfondir, élargir, clarifier.
Ces Commissions organisent des Débats-Rencontres ou des Repas-Rencontres qui se voudraient des sources de réflexions agissantes. Mais elles sont ouvertes à tout public.
Elles permettent d'améliorer nos connaissances en dialoguant avec des spécialistes que l'on interroge facilement, (rarement plus de 50 participants.) Ces Rencontres permettent aussi de transmettre à nos Elus, à la Presse, aux Médias et à des Organismes concernés, nos interrogations, suggestions, critiques ou notre appui.
De petits Groupes d'étude, ponctuels, prolongent les Débats en participant aux réunions d'Organismes extérieurs. Ces petits groupes rédigent souvent des rapports, envoient aussi des courriers et parfois, merveille… nous recevons des réponses !
Pensée/Libre-arbitre propose une interrogation sur notre vraie/fausse liberté.
Connaître les entraves à notre libre-arbitre, (ce cadeau au Sapiens,) est aussi indispensable à chacun de nous, que de connaître les dangers d'un long parcours.
Si nous acceptons l'éventualité du danger, c'est que nous sommes courageux, et non peureux.
De même, quand nous avouons notre incompréhension, nous faisons preuve d'intelligence.
2
-En Ateliers, des travaux sur les facteurs de pertes de libre-arbitre, (céder aux émotions et tout état de dépendance, de suggestion…) en allant jusqu'à l'analyse de l'hypnose, (de l'École de Nancy et de la Salpêtrière, ) éclairée par le Pr. Baudoin, psychologue. (1970-1937)
Celui-ci nous amena à Emile Coué, ce génial psychologue et pharmacien, qui complétait les médicaments en calmant notre "cheval fougueux" notre Cerveau Limbique. Il nous a mis en garde contre le Volontarisme (qui n'est pas la volonté) qui peut bloquer, entraver notre libre-arbitre.
(sur cet "Einstein médical," défiguré par les ignares du Corps Médical on peut lire Témoignages. ( à la Bibliothèque)
Il était naturel d'arriver à l'étude de la neuro-science, devenue accessible depuis 1986.
-Plusieurs séries d'Ateliers progressifs sur le fonctionnement de notre cerveau, avec une douzaine d'adultes. Certains auraient voulu une véritable formation pour l'enseigner en Collège et en École, mais il leur fallait du temps pour quelques lectures indispensables de scientifiques.(Dr de Voxvrie, P.MacLean, H.Laborit, J.P.Changeux…)
-Des visionnements du film de Resnais et Laborit, ( Mon Oncle d'Amérique, à la Vidéothèque) où celui-ci commente les réactions des trois héros. (Un bon départ en neuro-science !…)
Henri Laborit termine ce film par son très important "appel aux vivants" :
<
Des personnes suggestionnées ou manipulées ont voulu témoigner.
-Mises en garde contre des psychothérapeutes, un psychanalyste, et dans leur travail…
Aussi, reçu de nombreux témoignages écrits sur d'autres viols de notre mental. ( à disposition)
-Pour satisfaire des curiosités, (surtout des médicaux) nous proposons une séance d'hypnose au Fond'Aigues, pour un public qui ne cherche pas le sensationnel.
Par un dentiste prudent, la pratiquant auprès des patients qui la demandent, (vidéo à disposition.)
-Rencontres avec des psychiatres qui répondent clairement à toutes nos questions…-
-Groupe d'Etude sur Amour-sexualité-mariage. (8 réunions, 5 participants de 23/30 ans)
Ils résument : Interroger précisément son libre-arbitre, avant décision de vivre ensemble.
-Trois grands Débats avec des Associations de Lutte contre les Sectes.
Nombreuses traces de ces Associations, ouvrages, Revues, Magazines à la Bibliothèque.
-Des échanges avec les Commissions Gouvernementales de Lutte contre les Sectes, qui nous ont envoyé leurs Rapports officiels sur les Sectes de 1995 et 2000.
Aussi les textes des Interventions à la Chambre et au Sénat, d'un Député et d'un Sénateur de cette Commission, à partir des prises de positions et remèdes que nous proposons.
-FAIRE dispose de nombreux documents sur les Sectes et les Dé-cérébralisants.
Prendre en Charge sa Santé… y compris la santé de notre planète…
-De nombreux débats-Rencontres avec Médecins Généralistes et Spécialistes, Pédiatre, Homéopathe, Naturopathe, Nutritionniste, Ostéopathe et Infirmières…
Des condensés après chaque Rencontre, les demander à la Bibliothèque.
-Voici les principaux : la Véritable Respiration… … la Lumière, Heure d'été Heure d'Hiver… … Se protéger du froid ou se chauffer ?… … la Nourriture, connaître nos Erreurs Alimentaires … … Viande ou Végétarisme ? … … des Plantes indispensables… … Nos Poisons quotidiens, les excès de sucre et de graisse… … le Tabac, l'Alcool… … les Drogues, avec le Centre Jonathan… … Les Dépressifs et l'association Phénix… …
-Quant à la santé de notre planète, sur les grandes options internationales de recherche d'énergie : plusieurs Débats-Rencontres sur le Tout Nucléaire ou le Tout Renouvelable et sur les O.G.M. avec des personnalités très documentées et réalistes.
FAIRE propose aussi une attitude d'interrogation sur nos propres comportements :
-"l'Ecologie au quotidien" sommes-nous sûrs de ne pas être des pollueurs ?
Des Informations-boules-de-neige circulent : nos gestes écologiques quotidiens, avec des propositions d'économiser l'eau, le chauffage, la voiture, les produits d'entretien (nuisibles, faciles à remplacer) les emballages plastiques… etc… etc… sans oublier le papier !…
Certaines Mairies ont imposé le Papier Recyclé, et encore mieux certaines Ecoles le Papier Récupéré (le verso intact ) un geste éducatif incitateur de grande portée pour les enfants, qui l'enseignent aux parents !
Osons regarder ce qui nous gêne… Si nos proches voisins nous demandaient de leur donner tous les restes de repas que nous mettons à la poubelle… tous les vêtements que nous jetons sans raison raisonnable… tout l'argent de nos dépenses inutiles ?… oserions-nous persister ?…
-Faut-il croire à la croissance pour tous les Terriens ?… ou à une "Décroissance Soutenable ?"… à l'arrêt de notre sur-consommation jetée, car elle révèle notre boulimie-acheteuse ?… et si nous mettions l'Imagination au Pouvoir ?
<<>> dit un sociologue dont nous avons oublié le nom.
A disposition des informations et des ouvrages sur Santé, Ecologie, Economie, à la Bibliothèque.
Éducation / Société : réfléchir ensemble pour construire notre Société.
<<>>
Extrait de "Le sens de la Vie" d'Alfred Adler,(Vienne 1870-1937) Médecin, psychologue, collègue critique de Freud, a enseigné aux USA une éducation du citoyen, vision futuriste-réaliste de l'Éducation / Société.
A la base de cette Commission, les interrogations faites dans les divers Ateliers.
-Débats-Rencontres avec des administratifs, des organismes éducatifs très concernés par l'Éducation. (la DDASS, la Justice, Jeunesse-Sports-Loisirs, Ecoles d'Educateurs, Ecoles de parents, Enseignants, Conseillers d'Éducation, Assistantes Sociales, Infirmières scolaires …
-Groupe d'Enseignants qui osent mettre leur utopie réaliste en commune réflexion.
-Mais aussi des Opérations en interrogation, comme, "Qu'est-ce qu'un adulte?"
Proposé à des Adultes 26 définitions extraites (sur une 100 tne) de l'hebdomadaire La Vie, qui avait interrogé des personnalités très variées. Il fallait les commenter ou annoter ou noter…
-"Qu'est-ce qu'un adulte?" Interroger les élèves de Collèges et Lycée professionnel.
Les réponses sont écrites et doivent être anonymes. Souvent de longues et profondes réponses.
-"Les petites phrases détestées dites par un camarade, et celles dites par un adulte."
Les réponses, nombreuses, variées ont été analysées et examinées avec attention.
-Quelques circulaires "Boules-de-neige" sur nos comportements anti-sociaux, où chacun pouvait s'exprimer, ont fait suite aux Débats-Rencontres sur Alfred Adler.
-FAIRE a pris part aux grandes interrogations sur la Violence, retransmises pendant plusieurs semaines par les médias. La solution contre ces atteintes aux Droits de l'Homme... le boycott… l'attaque écrite ? L'accusé N°1 la Télévision… qui en douterait ? !
A la Bibliothèque, quelques extraits de Presse (Le Point) des articles de Schneidermann (le Monde) ,les ouvrages de base comme La Machine à Crétiniser", de J.G.Moreau, Télé-gachis de Piveteau le Ras-le-Bol des Bébés Zappeurs de S.Royal, extraits des derniers ouvrages de Grignoux, Courbet, Cluzen, Gonnet…
-Autre sujet-tabou que certaines personnes coincées n'osent pas aborder de peur de paraître ringardes, c'est "l'irrésistible ascension" des réseaux de proxénètes.
-Débats-Rencontres avec des Organismes qui travaillent avec les R.G. les Refuges pour prostitués poursuivis par leurs proxénètes. Sous couvert de sexualité libre (qui dépend en effet de notre seul libre-arbitre), ils s'infiltrent dans certaine Presse pour enfants.
Doc. à disposition. En vidéo, "Le message d'un condamné à mort pour viols et assassinats." (usa)
***********
Les observateurs soulignent la particularité de cette Pédagogie créée avec deux sources d'expérimentation : des enfants de milieux habituellement "difficiles" et des adultes habituellement de milieux "privilégiés." (conditions d'élaborations peu communes ? ! ) Le terrain expérimental pour les uns et les autres, étant sans entraves, les Initiateurs ont eu la possibilité de pouvoir parfaire en totale liberté leur pédagogie.
Rare chance, qui a favorisé cette autre façon d'aborder le monde.
Amorce de conclusion ? FAIRE ne veut pas fabriquer un humanoïde parfait, mais seulement ne pas fabriquer des bonzaïs.
Terminons cette "Petite Histoire" en laissant parler des participants de stages de Dynamique Sensorielle. Ces quelques extraits d'évaluations parmi les plus courants, font apparaître des aspects variés et complémentaires. (voir aussi en ANNEXE)
Mlle E. 28 ans professeur d'Education Physique et Sportive. (extraits d'évaluations)
"J'ai fait ce stage pour mon métier, et quand je suis de mauvaise humeur j'ai envie de dire que vous avez tout gâché, car je ne peux plus faire semblant !
Je voulais seulement savoir ce qu'était cette Respiration Physiologique, et la comparer au yoga que je pratiquais chaque semaine. Dans votre stage on ne parle que de "lieux respiratoires", jamais de "temps respiratoires" si importants en yoga pour nous amener à la vacuité du mental...
omme beaucoup d'étudiants, j'avais lu Castaneda et je trouvais intéressant de quitter notre petit rationnel. Tout en ayant peur des "drogues." le yoga pouvait m'amener facilement à ces états. Mais vous dites que les "Etats Modifiés de Conscience", sont dangereux pour notre équilibre… je n'en suis pas sure…
Après certains échanges, je commence à penser que la respiration yogique que j'ai pratiquée longtemps pourrait être dangereuse ?... Vous dites que l'on ne cesse jamais de penser ?… que la vacuité est un danger et que la vigilance est indispensable pour ne pas se faire manipuler… ?
J'ai pensé à une amie, qui après un an de yoga, (dans les chakras et vies antérieures!), est partie en Inde dans un ashram, ne revient plus et ne répond à aucun courrier.
Oui ! cette respiration est "physiologique" mais j'ai douté de tout même de vous… C'est quand vous avez demandé de tenir le plus longtemps possible en disant "aaaaaaaaaaaa…" la main sur le diaphragme qui remontait comme un sac qu'on veut vider à fond, que j'ai constaté par moi-même la réalité.
C'est seulement après que vous avez sorti des ouvrages de médecins comme Wicart et Cornu, des schémas de l'appareil respiratoire, pourquoi pas au début des Ateliers ?
Comment nos profs. ont-ils pu nous faire pratiquer une respiration où l'on fait fonctionner le diaphragme à l'envers ? c'est incroyable ! ?… Dans mes cours je vais reprendre la démonstration du sac que l'on remplit d'eau, si le fond est replié il en rentre moins, et pour vider à fond, on le serre d'en bas…
Alors "la respiration des soldats de l'Empire "n'est pas une boutade, juste ?
J'ai compris aussi, que la Respiration Physiologique avait des motivations très différentes de celles du yoga, qu'elle voulait nous rendre plus vigilants, plus lucides sur d'éventuelles manipulations… Pas d'état mystique ici !"
Mlle C. 25 ans "Auxiliaire de Vie" (extraits d'évaluation)
"Je n'ai pas tellement l'habitude de dire tout ce que je ressens.
Mais ce qui est sûr c'est que je ne suis pas resté gênée longtemps, bien que beaucoup de ces gens m'auraient intimidée auparavant. J'ai constaté aussi que je comprenais sans effort la musique difficile que je n'avais jamais entendue…
J'ai appris que les vrais "intellectuels", comme les vrais "artistes" c'étaient des gens plus proches, et non pas plus loin. Mais quand on fait des "inventions" ensemble tout change, on ose faire des critiques, des suggestions.. Une stagiaire a dit : <
M. C. 40 ans cadre d'Entreprise. (extraits d'évaluations)
"D'abord dire que j'ai fait ce stage parce que nos deux enfants étaient revenus transformés l'année dernière, grandis. Ils nous ont beaucoup parlé, mais ils ajoutaient souvent "de toute façon, vous n'allez pas comprendre...!"
J'ai donc décidé cette année de faire aussi mon stage.
Je crois que la première impression, c'est celle d'une immense liberté... impression difficile à justifier, car il y a rigueur, précision..
Bref ! nos enfants disaient : "Au stage, on peut dire n'importe quoi, si on dit que c'est seulement vrai pour nous, et qu'on oblige pas les autres."
Ils avaient enchaîné sur la distinction subjectif/objectif, qu'ils avaient comprise.
Après mon expérience (que j'ai appréciée), je constate… :
On va dans un Atelier avec l'idée qu'on va "faire des expériences", être actif.
En Visuel et en Audible, on tripote toutes sortes d'objets, on bouge, on parle…
On y va pour chercher soi-même et s'interroger… c'est une sorte de démarche scientifique, car personne ne sait ce que l'on va découvrir.2
certains exercices nous ont obligés à revoir nos certitudes culturelles ! Mais c'est vrai que cela fait du bien de lâcher du "culturellement correct" qui souvent nous tient lieu de bon goût... Ceci ne doit pas être perçu par les enfants ?
par contre, comme eux, on constate que l'on est tous très, très différents
Il est évident que j'ai développé mes perceptions, car aucun collègue ne voyait ou entendait comme moi. Parfois nous passions plus d'une heure à écouter 3 minutes d'enregistrement, ou à regarder nos tableaux-reliefs, faits avec des petits morceaux de bois sans voir le temps passer.
donc, nous vivons habituellement avec le sensoriel à moitié ouvert ?
Quand la matière résiste, c'est que nous n'y n'avons pas assez réfléchi.
Alors le "manuel" serait supérieur à l'intellectuel... plus complet ?
En contact avec "manuels et cadres" mes questions sont sans fin…
Dans ma jeunesse, on parlait de "penser avec les mains", pour accéder à l'Homme complet... la matière est-elle notre meilleure enseignante ?
Mais j'ai douté de certaines affirmations tranquilles des formateurs qui croient impossible l'expression tant que nous n'avons pas notre total libre-arbitre.
ils donnent un rôle si important à ce libre-arbitre, (à ne pas confondre avec liberté) qu'on devient très méfiant. Dans une Entreprise, il est facile de manipuler ?
les fondateurs de cette pédagogie nous donnent des "outils d'analyse" terme bizarre ?… j'ai compris leur utilité le jour où nous nous sommes accrochés sur "beau et pas beau"… ces adjectifs impossibles à justifier, ces anti-outils-d'analyse, qui nous amènent souvent à élever le ton, ou pire… à la "bataille d'Hernani " ?
dans les séminaires d'Entreprise, à l'évaluation finale il y a un psycho-sociologue qui fait prendre conscience des conflits tacites. (avec la petite phrase :"Celui qui est ciblé n'est pas le plus nocif mais le plus gênant !") Ici l'affrontement est la normalité.
Une suggestion, je suis tout à fait d'accord pour ces "Commissions de Réflexion-Action" qui permettent d'approfondir ce qui nous a été ouvert pendant le stage. Mais il faudrait que FAIRE nous aide à contacter les participants de notre région en nous les signalant. Ainsi, nous pourrions créer nos propres Commissions de Réflexion-Action."
Mme. M. 35 ans sociologue. (extraits d'évaluations)
"Débarquant de mes Flandres avec mon gros cartable de sociologue, je m'attendais à des cours magistraux, illustrés de quelques expériences sur l'art de voir, l'art d'entendre... mais d'emblée, après de sommaires présentations, nous démarrons avec ce préambule :
<<>>
Et nous voilà tous étendus sur la moquette, la formatrice nous demande avec quoi on respire... Un peu vexée, j'ai l'impression qu'elle se croit en Maternelle, on répond quand même. Mais presque tous, nous avions oublié le... diaphragme !
La moitié ne savait pas bien où le situer ! ! et quelques-uns s'en servaient à l'envers ! ! ! Bref, ce fut passionnant cette première approche d'une respiration consciente… Nous étions dé-tendus dé-peurés.
On passe ensuite à l'Atelier du Visuel, là non plus sans laïus.
Sur un tableau, parce que plus facile à effacer que sur du papier, il nous est proposé de tracer un trait continu dont la longueur, l'épaisseur, la direction, la forme seront de notre choix. Un autre arrive, trace de même son trait, mais il est dans l'obligation de prendre la suite du trait que je viens de tracer... et cela continue jusqu'à ce que nous soyons tous passés, et on est une douzaine...
A chaque intervention on s'arrête pour regarder, et on dit notre impression sur les traits-poursuites de l'autre : s'ils prolongent ou arrêtent, s'ils lui donnent de l'importance ou le diminue, s'ils cassent tout, s'ils amènent ailleurs…etc… Puis on essaie de dire l'impression globale de cette "occupation de l'espace"…
On a tous les yeux grands ouverts, et des tas de choses à dire.
On ne savait pas que l'on pouvait passer une heure à discuter sur des traits qui ne veulent rien dire… voilà une petite phrase qu'on ne pourra plus employer !.. Commencerions-nous à devenir subtils ?
L'après-midi, Atelier de l'Audible.
La formatrice nous dit seulement <<>> Curieux, on accepte.
Elle nous passe un enregistrement bizarre de toutes sortes de "machins sonores" sans liens entre eux, disons le chaos intégral…
A la fin, elle pose seulement cette question : <<>>
Et comme on a tous des diplômes on sait répondre. Je me propose d'écrire les réponses qui fusent, nous en avons une trentaine pour 12 participants on est fier.
Surprise, elle ne nous félicite pas de notre savoir, mais demande de distinguer les réponses qui sont de culture, celles qui sortent de l'affect, et les mesurables.
Nous comptons 25 réponses pour nommer les "machins sonores" :
c'est un violon... une voyelle… un coq qui chante… des mots… un orchestre… etc… qu'elle nous fait mettre dans l'appris, le culturel.
Seulement 3 réponses : pétrolette… casserole… porte qui grince… où l'affect sort son nez, dit-elle. (aurait-elle deviné qu'on n' aimait pas ? ! )
2 petites réponses où nous pourrions être d'accord quand nous disons "sons aigus, sons intenses," c'est du mesurable.
Elle ne s'intéresse pas du tout à savoir si nos 25 réponses sont justes... ?
On n'est pas à l'école !… …/…
On n'est pas à l'école mais elle va quand même nous interroger.
Elle nous propose d'écouter encore l'enregistrement en nous demandant s'il n'y a que ces différences "aigu et intense" dans ces machins sonores.
Nous ré-écoutons l'enregistrement, et restons dans le compliqué, puis nous arrivons à trouver tout bêtement que certains "machins" ont des Hauteurs différentes, sons aigus/graves, d'autres des Durées longues/courtes, d'autres des Intensités faibles/fortes… puis on arrive à Timbres différents
Avec ces quatre paramètres on mesure tout ce que la planète a de sonore.
C'est la seule ligne de solfège à retenir ici, pour faire de l'AUDIBLE.
Je devrais revoir mon cartable, il doit y avoir des tas de mots imprécis inutiles ?
Et voilà qu'on est arrivé, malgré notre grande culture, à dire simplement ce que les enfants trouvent plus vite que nous : les Paramètres du Son.
C'est après qu'on a envie de tout mesurer, de faire l'expérience avec cette grille, les paramètres du sonore, sur... le bruit de l'avion... le chien qui aboie... la voix des camarades... on reçoit des centaines d'informations complexes dont on n'avait pas pris attention, car ce qui nous intéresse, c'est : "tu veux un morceau de gâteau ou un verre de cognac ?" les paramètres on s'en moque éperdument.
Je me suis demandée pourquoi j'avais laissé encrasser mes baies vitrées qui donnent sur l'extérieur ? pas indispensable de bien voir et bien entendre ? J'avais juste une lucarne de survie, peut-être pour ça qu'on s'ennuie sur la planète ?
Elle nous pose encore une colle :<<>>.
Nous bafouillons un peu et puis tout s'éclaire : les vérification de savoir, les réponses culturelles nous y sommes habitués depuis l'école et les jeux de la télé… Et si nous sommes très discrets sur les réponses "j'aime/j'aime pas" c'est parce qu'elles peuvent nous créer de sérieux ennuis !… Et si peu de réponses dites objectives, c'est parce que nous n'aimons pas la précision des maniaques ou bien parce que ces réponses nous éviteraient de nous chicaner ?"
M. F. 36 ans, psychologue. (avait écrit)
"Si j'entame ma 2ème année de stage, ( 2 w-e. mensuels ) c'est parce que tous les participants sont très ouverts, que les discussions sont passionnantes, que l'on se découvre en travaillant ensemble, que je n'avais jamais pensé que tout le monde pouvait créer à ce haut niveau, que je découvre l'art d'une tout autre façon sans le culte de "l'artiste," mais comme le travail indispensable du labour, enfin, parce que c'est une véritable détente.
Sans provocation je dis qu'un an à FAIRE, ça vaut 10 ans d'analyse."
M. R. 27 ans animateur
"C'est de ma compagne que je voudrais vous parler; nous sortions d'un stage-thérapie de "Libération de nos tensions" aux Etats-Unis. Etant instit. elle était tendue, mais cette thérapie a été une véritable catastrophe.
J'ai appris que votre association faisait de la prévention contre les sectes, car très sensible aux manipulations mentales, et que vous pouviez peut-être nous aider?
…/…
En quittant cette "thérapie" elle était très déprimée, ne voulait voir personne…
Elle a refusé l'aide d'un psychologue, son discours lui rappelait, (disait-elle) les interventions quotidiennes dans le Groupe. Voici le style de notre enseignement :
<
Ces "relations-là", Marilyn Ferguson en parle, (dans les Enfants du Verseau) mais je n'avais pas bien compris que ça allait jusqu'à culpabiliser un couple stable.
Pourtant l'atmosphère était fraternelle, chaleureuse, ce qui rendait difficile un affrontement, car on pouvait subir leur compassion, cela aurait était le comble !
On a été soulagé quand nous avons su que leur "maître;" Reich, cet admirateur des nazis, obsédé sexuel, qui ne rêvait que de partouzes, a fini fou en prison…
Pourquoi ne s'en aperçoit-on pas de suite que l'on se fait piéger ?
C'est pour reprendre équilibre et pour comprendre que nous sommes venus ici.
D'ailleurs peut-on " sortir " d'une manipulation avant d'avoir compris ?
Au début de votre stage on a été méfiant. Comment en faisant du Visuel, de l'Audible du Corporel on pouvait avoir une réponse à nos questions ?
C'était pas habituel, il n'y avait pas de réponses toutes faites, on s'est pris au jeu. Les opinions divergeaient, il fallait réfléchir et cela nous a fait retrouver notre propre estime, nous existions tous différents, enfin créer avec d'autres, donc en se bagarrant ensemble, c'est une belle aventure."
Vous devriez insister sur l'importance de réaliser quelque chose ensemble."
Enfin sur l'Atelier Jardinage des enfants et ados.
(dans les stages de 2 semaines et plus.)
Mme. A ( P.D.G.) 38 ans mère de 2 enfants 10 ans et 7 ans
"Ils sont revenus enchantés, ils auraient voulu prolonger le stage.
Mais votre stage leur a donné de drôles d'idées : ma fille nous dit qu'elle en a assez de lire bouquins sur bouquins en attendant que nous rentrions du travail, et notre fils lui, nous a carrément dit qu'il voudrait vivre chez Papy.
Il faut dire que nous travaillons beaucoup, mon mari est ingénieur et ne rentre qu'à 18 heures et moi souvent plus tard, ils sont donc seuls durant une heure ou deux, mais s'amusent librement.
Surprise je demande à mon fils pourquoi ? "Parce que chez Papy il y a un grand jardin, des poules, des lapins et qu'il me donnera sûrement un morceau de jardin comme au stage, où j'ai planté des tas de choses. Je ne veux plus être à Lyon c'est triste…" Je lui fais remarquer que nous sortons tous les W-E. et qu'il fait natation, bateau, ski… mais il persiste en me disant
: " Tu ne comprends pas que si j'avais un grand jardin comme au stage, je pourrais être tout seul et faire tout ce que je veux… si tu savais tout ce qu'il y a comme petites bêtes et comme herbes pas pareilles dans un jardin…"
Il nous a coupé le souffle quand il nous a dit qu'il voulait changer de nom et qu'il voulait maintenant être appelé : "Le Jardinier."
Les urbains ont oublié l'importance fondamentale d'avoir un morceau de terre (de Terre !) que la balade papa-maman ne remplace pas… mais un terrain personnel d'aventure, d'observation, un Espace Vivant … très loin des "salles de jeux" jonchées de jouets morts…
Les statistiques ont montré que les enfants ayant eu très jeunes un jardin, ne s'ennuient pas, ne se droguent pas, et que les "jardineurs" sont absents des populations suicidaires.
Des dialogues difficiles… mais aussi des bons et inattendus … disent H.O.Z-B
* "J'ai été invitée à participer à une émission (hebdomadaire) de FR.Culture à Paris, le 2 juin 85, que j'accepte si 20 minutes d'intervention… accordées. Mais le 2 juin :"Des contre-temps fâcheux, des excuses, vous n'aurez que 13 minutes." finalement je n'ai que 7 minutes !… Mais dès la fin de l'émission 15 appels d'auditeurs. Au Fond'Aigues une 20tne de courriers.
Cette Emission donne toujours les réactions de la précédente. Nous téléphonons, écrivons plusieurs fois pour qu'ils annoncent : "Journée-Rencontre le 13 juillet au Fond'aigues." 1 mois de SILENCE.
Pour FAIRE "Le Temps de se Parler " était devenu "Le Temps de se Taire."! ! !
Peur de perdre du client ? Voulaient-ils garder longtemps le sujet juteux du 9 juin ? :
"Un homme qui cherche un médecin pour qu'il lui implante un fœtus, car les hommes seraient ainsi à égalité avec les femmes." ( ! ? ) cela continua le 16 juin, mais de FAIRE, motus.
La Rencontre au Fond'Aigues fut simple et chaleureuse avec 30 personnes de toute Région…
Parmi les courriers de ceux qui ne pouvaient venir, celui du Cordier-philosophe, ainsi dénommé chez J.Chancel, Fernand JUIN, le sens de l'autre dans un esprit scientifique.
<<… … à la radio une analyse réaliste de notre société qui nous propose de dire… Pour moi l'urgent c'est de remplacer le comportement concurrentiel par le comportement solidaire. Cela sera long, il faut donc commencer tout petit, et poursuivre toute sa vie. L'important disait Danton, c'est l'éducation… … J'habite le Poitou, j'irais avec grand plaisir dans votre Centre pour échanger avec les personnes de votre Association, sur ce qui nous tient tant à cœur… …
Les rencontres c'est bien le plus important de la vie ?…>> (ses Mémoires à disposition )
*Grand débat d'artistes patentés : "l'Artiste c'est ?… Comment le détecter chez l'enfant ?" Chacun affirme sans aller à la source. Grâce à un grand compositeur, enfin le consensus final : "Il n'empêche que pour moi il y aura toujours des gens aptes à créer, et d'autres faits pour consommer… Il n'y a qu'à regarder autour de soi !"
On se lève tranquillement pour partir, mais O.Z-B jusque là silencieuse prend la parole :
"Très contente de ce Débat, j'ai appris qu'il y avait 3 sexes : l'homme, la femme et l'artiste." ( Tumulte !… tous parlent en même temps, plus bruyant que la Nuit-du-4-Août ?)
*Quand nous présentions les créalisations sorties de nos Ateliers, nous gardions l'anonymat. Très facile pour l'Audible puisqu'au magnétophone. (Nous faisions de même pour toute citation.)
Nous avions sur une bande préparée pour les présentations à l'extérieur, diverses séquences de musique en sandwich : extraits d'œuvres contemporaines de valeur, extraits des créalisations d'un groupe avancé. Rares les critiques qui ne demandent pas le nom des auteurs avant de nous donner leur appréciation : "Très gênant pour un critique de ne pas connaître l'auteur de ce qu'il écoute, il faut qu'il puisse situer les œuvres, pour pouvoir donner son avis… comment savoir si c'est de FAIRE ou d'un vrai compositeur ?" (sic)
Les œuvres "dites d'artistes," ont souvent des moyens techniques performants mais des esprits d'invention et de réflexion déficients. (les produits du showbiz.) Le grand K.Stockhausen s'était fait interpeller par des "petits critiques" parce qu'il travaillait avec "trop peu de synthétiseurs." ! ! !
*H.O.Z-B ont eu la chance de rencontrer des personnalités vastes, et parfois inattendues !
Un Péruvien (Dr en pédagogie) pressenti pour créer un efficace Ministère de l'Éducation, à qui son Gouvernement avait offert un Tour-du-monde des pédagogies de pointe, arrive au Fond'Aigues, un dimanche d'Atelier du Visuel… qui se fait dehors. M. Castillo Rios s'esclame : "Je me croirais chez Illich, eux aussi travaillent dans le jardin !" Il partage nombre des utopies réalistes d'Illich, mais il sait que sa tâche sera longue et délicate. Il nous parle de son tour du monde où les Chinois l'avaient étonné. Il n'avait plus que Summerhill à voir, fera le bilan en fin de voyage, et écrira. Nous nous trouvions si proches en de nombreux points, que nous pensions nous connaître depuis longtemps. Hélas ! son Gouvernement change, il est emprisonné… Et notre précieux enregistrement de cette Rencontre est effacé par mégarde.
Poursuivons les "dialogues difficiles." Mais H.O.Z-B vont sans doute trop vite. Comprendre leur Méthode, (qu'ils nomment <
Pour faire ces clarifications, il faut se demander, <
O.Z-B.: "On me demande souvent de présenter l'Audible dans certains lieux pédagogiques et je procède toujours de la même façon en commençant par faire entendre sans préparation, un Jeu Sonore enregistré. (sons et bruits divers, 2 secondes d'orchestre, vocalise, mot… sans aucun liens entre eux.) Après l'écoute, toujours la même question <<>>
Dans un amphi. d'une Université parisienne, voici la réponse d'un groupe d'étudiants, furieux :
" C'est la décadence du monde occidental !… vous croyez que vous faites une révolution avec une musique pareille ?… et c'est pour cela que vous avez tué Beethoven…?"
Il a fallu les calmer pour qu'ils comprennent que ce Jeu n'avait pas l'intention de leur faire entendre de la Musique, mais de leur faire prendre conscience du "comment chacun perçoit le monde sonore ?" (écoute culturelle ?… affective ?… en recherche d'écoute objective ? …)
Le même Jeu Sonore à la Fac. de sociologie de Lyon II, un étudiant dit : "Qui a créé l'ordre des interventions sonores, car pour moi j'y trouve une organisation logique parfaite ?".( ? ! )
Toujours le même Jeu, dans un milieu d'éducateurs et psychologues : "Vous avez voulu tuer le père, sinon tuer Dieu, mais vous n'y arriverez pas." en quittant rapidement la salle.
FAIRE a gardé le silence. Cependant la plupart des expérimentateurs répondent comme dit à p. 29.
Le Congrès des Directeurs de Conservatoire (plus de 200 participants ) a lieu à Paris en même temps qu'un de nos W-E mensuels d'Audible. Bien qu'invitée je n'ai pas l'intention d'y aller.
Au dernier moment ma curiosité est plus forte, je vais y passer incognito et me cache au fond de la salle non éclairée. Mais une personnalité des Affaires Culturelles, sur scène dit joyeux :
<
FAIRE a été demandé par un prestigieux Conservatoire de la région parisienne, pour organiser un W-E. d'Information de l'Audible. Il a été convenu que nous ferons le programme habituel, qui s'adressera à des professeurs de Conservatoire et à des compositeurs français et étrangers.
Tous demandent à "jouer le jeu"car ils ont le désir de comprendre notre mode d'approche.
Ils ne montrèrent aucune gêne à nos expériences "saugrenues" ils s'impliquaient même dans les réalisations collectives, ils étaient de Bons Joueurs, et nous admirions leur ouverture d'esprit.
En fin de W-E la plupart désire continuer et proposent des dates pour aller au Fond'Aigues.
Mais, 3 jours après nous recevons un courrier de la Direction qui nous stupéfie :
En substance… Aucun intérêt à poursuivre l'approche de votre Méthode, nous ne voulons pas travailler avec vous. (? ? ? nous laissons à chaque lecteur le choix de ses propres hypothèses… )"
Les observateurs reprennent la parole pour terminer sur des propos très positifs, bien qu'ils n'aient pas été suffisamment entendus par H.O.Z-B.
Un médecin ( "mondialement connu" n'est pas trop fort) qui participait régulièrement aux W-E mensuels de la région parisienne (Audible et Respiration Physiologique) est descendu spécialement au Fond'Aigues pour leur dire combien ce qu'ils transmettaient était précieux, et qu'ils devraient élargir cette transmission bénéfique.
ANNEXE
Quelques compléments d'informations demandés par des lecteurs.
Q ) Pourquoi donner un rapport détaillé à un Ministère quand on sait très bien en 1972, qu'il faut toujours le faire éditer ou "le déposer" avant ?
(les réponses sont faites par les observateurs, tirées des divers documents d'évaluation et de la Préface du Rapport. Vous pouvez vous procurer le Rapport édité par Horus)
FAIRE désirait que cette autre façon d'aborder l'art soit connue, et il fallait d'abord déposé un Rapport. Aussi ce Ministère avait des arguments forts :
<
Cependant, le délégué mettait en garde H.O.Z-B. de la fâcheuse tendance des Ministères parisiens d'attirer des mouches curieuses et bien entraînées pour se souvenir in-extenso des "rapports confidentiels." (!
<
En effet (vers les années 68), lors d'un passage au G.R.M. (Groupe de Recherches Musicales) O.Z-B. avait demandé naïvement à un compositeur s'intéressant à la pédagogie s'il connaissait d'autres moyens d'accessions à l'art, et plus spécialement au Monde Sonore qui se rapprocheraient des nôtres ?
Elle eut cette réponse : <<>> Quelques jours après : <
Pour quelles raisons le G.R.M. n'a jamais fait cette émission ?
Q ) A qui ce Rapport s'adressait-il ?
Il s'adressait officiellement à M. Landowski, compositeur, à la tête du Département Musique. FAIRE demandait un rendez-vous et parlait d'un soutien par une subvention. Mais on leur avait bien demandé de mentionner "confidentiel," d'autant plus qu'ils avaient joint une Bande enregistrée de plus de 2 heures d'exercices divers, pris dans des Ateliers adultes et enfants.
Ce Rapport fut lu rapidement. Deux semaines après son arrivée rue de Valois, un "chargé de Mission" débarque inopinément au Fond'Aigues.
Très chaleureux, il dit que le "style" (? ! ) du Rapport l'avait incité à venir sans tarder les voir. (après un colloque à l'Abbaye de Royaumont.) <
H.Z-B. lui demandant de quoi vivraient-ils à Paris, la réponse fut claire :
- <<>> Il accompagnait ses paroles de petits frappements dans le dos pour le tranquilliser sur son sort parisien.>>
- <
- <<>>
Tout était clair en effet, mais notre refus serein l'était aussi !
Le ton changea un peu pour nous demander comment alors nous aider ?…
Ils répondirent, d'abord du matériel d'enregistrement supplémentaire.
Les stagiaires en "Audible" participaient à certains frais, mais le matériel d'enregistrement était totalement assumé par FAIRE. Ils avaient de grands locaux, et des groupes auraient pu travailler simultanément avec plus de matériel.
Quant aux "instruments," l'important était de les découvrir dans l'objet quotidien…
Il y avait cependant les classiques : pianos, harmonium, percussions, instruments à cordes, à vent… et même un instrument rare, les "Ondes Martenot" précurseur du synthé.
Pour élargir cette formation auprès des demandeurs (déjà amorcée en Universités, Ecoles Normales, Conservatoires… ) il leur fallait avoir : soit une habilitation d'un Ministère, soit une subvention de fonctionnement.
Ceci parut simple à leur visiteur. Quant au matériel, il suffisait d'en faire la liste détaillée avec toutes les précisions techniques. Ce qui fut rapidement fait et envoyé.
Pour l'entrevue avec M. Landowski, il fallait attendre son retour en France.
En 1972 et 73 aucune réponse à leurs courriers, sinon "des changements dans nos Services ne nous permettent pas de vous assurer de la suite à donner…"
Le plus grave c'est qu'ils ne pouvaient par récupérer leur Rapport et l'enregistrement. (sur Bande, que certains Services n'ont jamais vue) Au téléphone : <
Janvier 1974, un appel téléphonique à 20 h : <
<<>> Et janvier, février, mars avril passent…
En mai, la Dir. Rhône-Alpes de la Culture scandalisée les aide, menace de faire scandale si le Rapport et la Bande ne sont pas sur son Bureau dans les trois jours. Ils y furent… mais après 2 années aux mains des flibustiers."
Q ) Votre Méthode, votre Pédagogie, vos "Autres moyens de découvrir…" vont plus loin que ce que vous en dites… auriez-vous peur de dire que vous voulez que nous cherchions un sens à notre vie ?
Réponse en piochant dans des échanges, des évaluations de stages, pour
que l'on découvre (peut-être), que cette Pédagogie est chercheuse de sens.
Comme à l'habituel à FAIRE, les échanges commencent par préciser les mots employés.
"Méthode," pris essentiellement dans le sens de : "moyens pour… éduquer "
"Pédagogie" de l'indo-européen, littéralement c'est : "pousser devant soi un petit enfant."
"Éduquer," en indo-européen se disait deuk, duk = conduire.
En latin, éduquer, ducere, conduire est devenu e-ducere = conduire au dehors.
Au XVI siècle en France, éduquer c'était allèger, de l'indo-européen leght, rendre léger, sortir de la lourdeur animale, ce qui rend léger, le levain, l'élève. Elever des enfants.
D'après le Quillet 1958 et le Robert 1984, éduquer a encore le sens de monter les gradins.
En 1992 le Larousse de psychologie : "éduquer," art de développer les qualités morales, intellectuelles, artistiques et physiques que l'enfant possède à l'état potentiel."
Ont disparu : éduquer = conduire au dehors… éduquer = monter les marches, s'élever, plus de sortie, et de rencontre de l'autre… il faut s'augmenter, s'épanouir, ce qui pourrait paraître restrictif ?… Je suis déjà, je n'ai pas à développer ce qui n'est pas moi.
H.O.Z-B demandent d'être cohérents entre notre recherche de bonheur et nos moyens d'accès.
"N'est-ce pas par la connaissance que nous sortons de l'égocentrisme animal ?…
… en constatant que le bonheur n'existe qu'avec les autres… … en apprenant la fantastique aventure du vivant ? … … en découvrant le Macro-univers des galaxies et le Micro-univers d'un atome, et au milieu de tout cela , MOI ?… … ne sommes-nous pas obligés de chercher un sens … … le nôtre ?
Pour Albert Jacquard dans son ouvrage Inventer l'Homme (L'Hypocrisie du système éducatif) : <
Dans Tout savoir sur son cerveau le Dr Guy van Reninghe de Voxvrie imagine que si des <
t
Il essaie de découvrir, au plus profond de lui-même, des aspirations plus élevées.
S'il se découvre un cerveau imaginatif et créateur, il parviendra à se construire un monde personnel qui lui convienne
S'il aspire suffisamment à plus de connaissance, s'il possède une immense curiosité pour tout ce qui concerne l'homme, l'univers, et son ultime aboutissement, s'il préfère l'amour gratuit à l'amour possessif, il sera capable de réduire l'influence de son rhinencéphale, (sentir, sentiment, le cerveau du mammifère) et de faire évoluer son cerveau vers un double sapiens. Sapiens avec référence à l'intelligence, davantage sapiens avec référence à la sagesse.>>
FAIRE ouvre ce débat où nous sommes tous concernés…